Un plan européen de 4 milliards contre le cancer

La veille de la journée mondiale contre le cancer (4 février), l’Union européenne a dévoilé un plan de lutte contre le cancer, prévoyant d’engager 4 milliards d’euros pour financer des programmes de prévention, de recherche et de déploiement des traitements. Lors d’une conférence de presse, la Commissaire à la Santé, Stella Kyriakides, a dénoncé les différences au sein de l’UE concernant l’accès aux programmes de prévention et les inégalités en matière de diagnostic, de traitement et de survie. Elle a ajouté qu’un « registre des inégalités » face à cette maladie serait mis en place par Bruxelles.

Dans le cadre de son vaste projet d’ »Europe de la santé », l’exécutif européen entend débloquer des fonds pour renforcer l’accès à des dépistages et à des diagnostics performants car une détection précoce augmente les chances de survie. L’objectif est, que d’ici 2025, au moins 90% des personnes qualifiées pour des dépistages des cancers du côlon, du sein ou du col de l’utérus puissent y avoir accès. Bruxelles envisage d’élargir son soutien aux dépistages des cancers gastriques, de la prostate et des poumons.

En 2020, 2,7 millions de personnes dans l’Union européenne ont été diagnostiquées pour un cancer et 1,3 millions d’européens en sont morts. Le coût économique du cancer pour les vingt-sept pays est évalué à 100 milliards d’euros par an. D’ici 2035, les cas de cancer pourraient progresser de 25% et devenir ainsi la principale cause de décès dans l’Union européenne.

La Commission reconnait que la pandémie de Covid-19 a affecté de façon significative les programmes de dépistage et les traitements liés au cancer. Elle souhaite mieux coordonner les systèmes de santé européens en organisant d’ici 2025 un réseau transnational de « centres de traitement oncologique » reconnus, auxquels 90% des patients devraient avoir accès d’ici 2030. L’exécutif européen s’efforcera par ailleurs de réduire encore la consommation d’alcool, la pollution, et surtout le tabagisme, en révisant les directives sur la production et la taxation du tabac. La question est plus sensible pour l’alcool, lié au style de vie, et pour les subventions accordées à la promotion de viandes rouges ou transformées, aujourd’hui jugées cancérigènes.