Les espaces de travail partagés maillent le territoire petit à petit.
L’avenir passe par les métiers du numérique et de nouveaux modes d’organisation du travail.
C’est à partir de ce constat que la ville de Carignan a fait figure de pionnière en lançant, dès la fin d’année 2018, un espace coworking au rez-de-chaussée de la mairie. La commune yvoisienne s’était appuyée sur le réseau Relais d’Entreprise fondé par l’Ardennais Dominique Valentin.
« C’est un projet innovant qui peut aider notre territoire rural à capter des salariés autorisés par leur entreprise ou leur administration ou ceux qui veulent créer leur propre activité à télétravailler. Les fixer à Carignan bénéficie aussi au commerce local. Autre avantage : la réduction des déplacements des actifs, générateurs de coûts et de nuisances, et la possibilité donnée aux entreprises de mutualiser leurs fonctions supports », explique le maire, Denis Lourdelet.
Depuis, ce concept qui englobe différentes problématiques (écologique, économique et qualité de vie) et considéré comme un possible levier de développement économique s’est amplifié. La communauté de communes Plateau et Vallée d’Ardenne a été une des premières à prendre le relais à la mi-2019 en décidant de proposer des salles de travail équipées à des salariés, commerciaux ou travailleurs indépendants dans cinq lieux : Bogny-sur-Meuse, Rocroi, Montcornet, Rimogne et Lai- four.
La 2C2A (Communauté de Communes de l’Argonne Ardennaise) a pour sa part lancé une enquête publique via son site internet pour cerner les besoins et savoir où faire émerger des espaces de travail partagés.
Cet outil de délocalisation du travail et en même temps d’aménagement du territoire est aussi proposé depuis peu à Rimbaud Tech, place de la gare à Charleville-Mézières, sur une surface de 50 m2. Ce lieu est à destination des indépendants, freelance, start-up de tout secteur d’activité qui peuvent aussi accéder à un réseau dynamique ainsi qu’à des étudiants recherchant un environnement dans lequel s’épanouir.
Les hébergés bénéficient sur place d’une salle de repos équipée d’un frigo, d’un canapé, de fauteuils et d’un baby-foot. Prix maximal du service : 120 euros par mois. Isics abrite une structure similaire baptisée Palo Ardo.
Le cabinet Alfred Compliance est une société de services qui travaille depuis septembre 2017 pour des clients internationaux depuis une maison de maître implantée à Monthermé. Quand il a fallu trouver un endroit pour son backoffice, ses dirigeants ont opté pour les Ardennes d’où elle apporte son savoir-faire à des sociétés dont le chiffre d’affaires dépasse souvent les 100 millions d’euros en les auditant et conseillant.
Quant à Ardenne Métropole qui a expérimenté le télé-travail avec une trentaine de ses employés, elle va mener une étude pour expérimenter le concept plus en profondeur. Un tiers lieu sera hébergé dans le grand atelier mécanique des locaux de la Macérienne avec le soutien de Flap.