Un espace de travail en un clic

La start-up toulousaine répertorie sur sa plateforme l’ensemble des bureaux flexibles disponibles sur toute la France. Elle envisage de s’exporter en Europe et ainsi d’accompagner l’émergence de nouvelles pratiques du travail qui tendent à devenir la norme. 

L’offre de bureaux flexibles ou « flex office » fleurit un peu partout dans l’Hexagone et devient monnaie courante, avec notamment l’émergence du télétravail, accélérée par une crise sanitaire qui tend à imposer de nouvelles manières de travailler. Les entreprises sont ainsi de plus en plus nombreuses à recourir au coworking et au flex office. « Une étude récente montre notamment que 80 % des collaborateurs veulent plus de flexibilité et que 70 % des décisionnaires envisagent de modifier l’organisation de leur entreprise ». Les bureaux flexibles comprennent ainsi le coworking, les tiers lieux, des bureaux à partager dans une entreprise, etc. « Nous répertorions sur notre plateforme le maximum d’espaces aménagés et équipés, notamment les petites et moyennes surfaces qui correspondent davantage à la demande actuelle. Les apporteurs d’espaces fonctionnent avec des contrats de mise à disposition des locaux. Il ne s’agit pas bail de location, ce qui peut être, par exemple, paralysant pour un freelance qui n’a pas les moyens de s’engager. Le travailleur recherche un espace correspondant à son besoin en fonction du lieu, du type d’espace, du nombre de personnes, des équipements, des prestations, etc. Il fait une visite et constitue un dossier pour finaliser la réservation de l’espace. Notre offre est donc flexible, souligne Frédéric Goldzak, fondateur d’UrbiDesk, et Mindstream Star-tup Studio qui développe des ventures. À la création en 2019, nous pensions que la demande se concentrerait à 80 % sur des locations de courte durée, mais aujourd’hui, nous sommes à plus de 98 % de locations de longue durée. » 

Frédéric Goldzak a eu l’idée d’UrbiDesk à l’époque où la plateforme Airbnb (location de résidences de particulier à particulier) se faisait connaître en France. « Le projet est venu d’une relation, qui m’a permis de trouver un bureau à partager chez un architecte. Quelques mois plus tard, j’ai accédé à un plus grand bureau de 250 m2 que j’ai choisi de partager avec d’autres entreprises. Le projet a mûri quelques années avant que je décide de rassembler une équipe d’associés et de créer UrbiDesk », détaille-t-il. 

Aujourd’hui, forte de près de 2000 espaces indépendants dispatchés sur 250 villes de l’Hexagone – Paris représentant pour l’heure 70 % du marché –, la pépite toulousaine envisage d’étoffer son offre dans toutes les grands métropoles françaises avant de s’imposer dans les pays limitrophes. « Actuellement, les demandes fonctionnent particulièrement bien à Paris, Toulon, Marseille, Bordeaux, Sophia Antipolis, Nantes et Toulouse. D’ailleurs, nous nous attelons actuellement à l’offre disponible en Occitanie, région dans lequel notre siège est basé. En marge, nous visons une implantation en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni d’ici la fin de l’année », détaille le dirigeant qui ambitionne de devenir leader sur le marché européen. 

LES INDÉPENDANTS REPRÉSENTENT 70 % 

À l’instar de nombreux secteurs, si l’activité de la start-up a été brutalement ralentie par les deux confinements, le marché redémarre fortement depuis janvier. Pour l’heure, l’entreprise, qui a loué des centaines de bureaux en 2019, espère cette année 1 000 demandes supplémentaires. Côté clientèle, la part de freelances et de libéraux – ou une équipe de moins de cinq personnes – représente plus de 70 % du CA. Les entreprises regroupant plus de salariés et les start-up en perpétuel recrutement représentent 30 %. « Les locations restantes correspondent, par exemple, à des formations à la journée. Une entreprise peut également avoir besoin de locaux temporaires, car les siens sont en travaux, etc). Nous permettons aussi à des salariés de grands comptes et résidant dans la même zone géographique, de travailler ensemble, sans se rendre sur le lieu de travail habituel. Ce qui permet de réduire le temps de transports et l’empreinte écologique. C’est le cas par exemple des salariés d’une grande entreprise basée à Issy-les-Moulineaux, qui habitent Paris intramuros et qui font appel à notre service. Toutes les entreprises tendent à encourager le télétravail, au moins quelques jours par semaine. Au départ, si les salariés sont motivés par ce nouveau mode de travail, ils ont cependant besoin de retrouver, à un moment donné, un cadre de travail. Les entreprises, elles, ont découvert d’autres avantages tels que la diminution significative des coûts liés aux loyers et l’amélioration de la qualité de vie de leurs salariés. »

Autre effet de la crise, du côté, cette fois, des loueurs d’espaces : de grandes entreprises en diminution d’effectifs mettent à disposition leurs plateaux vides. « Il est plus judicieux pour elles de partager leur espace avec d’autres travailleurs plutôt que de payer un bail à perte. Ainsi, nous permettons d’augmenter le taux d’occupation au sein des sociétés. » 

UNE DEUXIÈME LEVÉE DE FONDS 

Si pour l’heure, UrbiDesk se positionne comme un apporteur d’affaires, le gérant rêve un jour de réaménager des espaces. « Il y a tant de grands bureaux et locaux vides non occupés en périphérie de la métropole, qui ne servent à rien », s’offusque-t-il. 

En attendant, dans sa feuille de route figure une deuxième levée de fonds de près de 500 K€ d’ici trois ans, auprès notamment de fonds de venture capital afin d’accompagner sa croissance au niveau européen et de muscler sa force commerciale – la premier tour table de 100 K€ a permis de bâtir la plateforme. La start-up, qui réunit 12 collaborateurs envisage de porter son équipe à 16 personnes d’ici l’hiver et espère à l’horizon de trois ans atteindre 5 M€ de CA.