L’objectif du projet unanimement appelé « Airbus des batteries », en référence au géant européen de l’aéronautique, est de créer une filière européenne de la batterie pour les véhicules électriques. En ce sens, un pas de plus a été franchi avec l’autorisation donnée à sept États membres de subventionner les entreprises du secteur. Le projet de création de cette filière comporte quatre axes : le travail sur les matières premières, le développement de cellules et de modules, les systèmes de batteries, ainsi que la seconde vie et le recyclage de ces composants cruciaux pour l’industrie automobile mondiale. Plus concrètement, il s’agit de sécuriser l’approvisionnement en batteries lithium-ion liquides, marché dont la demande devrait exploser dans les années à venir, puis de préparer le terrain pour les batteries à électrolyte solide, qui doivent être encore plus performantes. Pour ce faire, dix-sept entreprises européennes de toutes tailles vont bénéficier d’aides publiques afin de développer la filière et la Commission européenne vient d’autoriser sept États membres à leur apporter une aide publique de 3,2 milliards d’euros. Parmi les sociétés impliquées dans le projet figurent les deux groupes français PSA et Saft, le constructeur allemand BMW, les groupes de chimie BASF et Solvay, ainsi que le spécialiste belge de production de métaux Umicore. L’Allemagne a prévu de leur octroyer 1,25 milliard d’euros, viennent ensuite la France (960 millions), l’Italie (570 millions), la Pologne (240 millions), la Belgique (80 millions), la Suède (50 millions) et la Finlande (30 millions). Cette aide doit par ailleurs s’accompagner de cinq milliards d’euros supplémentaires apportés par les industriels du consortium, soit au total plus de huit milliards d’euros investis dans les prochaines années. L’enjeu est de rattraper une partie du retard sur la Chine et l’Asie, qui dominent très largement ce marché encore émergent et ainsi permettre aux acteurs de l’automobile européens de disposer d’une alternative à l’offre asiatique. Le défi est de taille étant donné qu’actuellement 97 % des cellules composant les batteries lithium-ion des véhicules électriques sont fabriquées en Chine. En comparaison, l’Europe représente actuellement 1 % de la production mondiale tout au plus. Officiellement notifié « projet important d’intérêt européen commun » par la Commission européenne, l’Airbus des batteries intègre également une dimension écologique car bien que la fabrication des batteries soit elle-même polluante, Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence, espère que l’émergence de la filière européenne de batteries contribuera à faire de l’Union européenne le premier continent neutre en carbone d’ici à 2050.
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Un « airbus des batteries » pour rattraper le retard sur l’Asie
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