Trois millions de recharges en 2030

Alors que les constructeurs prévoient de lancer plusieurs dizaines de modèles électriques au cours des prochaines années, l’Europe a plus que jamais besoin d’étoffer son maillage en infrastructures de recharge.

Selon un nouveau rapport publié par Transport & Environnement (T&E), le nombre de points de recharge publics disponibles au sein de l’Union Européenne devra être multiplié par 15 d’ici à 2030 pour suivre la croissance du marché. Alors que l’Europe compte fin 2019, 185.000 bornes ouvertes au public en service, équipement suffisant pour le parc de véhicules électriques en circulation à ce jour. Mais avec 44 millions de véhicules électriques envisagés en 2030, ce sont trois millions de chargeurs qui seront nécessaires pour les ravitailler en énergie. Deux paliers intermédiaires sont indiqués dans la feuille de route calculée par l’organisation : fin 2020 avec 289.000 bornes pour 2,13 millions de véhicules électriques et pour 2025 1,312 millions de recharges électriques pour faire face à une flotte de plus de 14 millions de véhicules électriques. Le document mis en ligne par T&E détaille les objectifs à tenir pour les 28 pays qui composent l’Union européenne. Pour la France, le rapport de T&E chiffre le besoin en infrastructures à 214.000 en 2025 et près de 467.000 en 2030. Une estimation basée sur des flottes respectives de deux et six millions de véhicules électriques. Notre pays restera à l’échéance le troisième d’Europe en nombre de véhicules électriques en circulation, après l’Allemagne (719.000 chargeurs pour 9,96 millions de véhicules électriques) et la Grande-Bretagne (503.000 chargeurs pour 6,927 millions de véhicules électriques. Pour assurer le développement de ces infrastructures, les analystes de l’organisation estiment que l’investissement nécessaire est de 20 milliards d’euros en investissements publics et privés sur les 11 prochaines années, soit une dépense annuelle moyenne de 1,8 milliard d’euros. Si la somme peut paraitre colossale, elle ne représente que 3 % des dépenses annuelles de l’Europe pour les infrastructures routières pour T&E qui estime que les fonds du Green Deal devraient apporter de nouvelles opportunités en matière de financement. En plus de mettre l’accent sur l’installation de bornes sur les parkings dépendant des bâtiments d’habitation et professionnels, l’organisation milite pour des implantations dans les zones défavorisées pour garantir au plus grand nombre le profit des véhicules zéro émission. Jusqu’à présent, le nombre de bornes de recharge a suivi le rythme de la demande, mais la surtension électrique à venir doit être suralimentée en étendant considérablement le réseau de recharge. Pour T&E, la révision prochaine de la directive européenne sur les carburants alternatifs doit permettre de donner un nouvel élan et permettre la mise en œuvre d’objectifs à la fois plus ambitieux et plus contraignants.