Très forte progression du nombre de cadres en 35 ans

Entre 1982 et 2017, quand l’emploi global progressait de 0,4% en moyenne annuelle, le nombre de cadres gagnait 2,3%.

La dynamique régionale de l’emploi des cadres est cependant plus forte dans les zones d’emploi alsaciennes.

Le nombre total d’emplois occupés d’élève à 2 060 500 en 2017 dans le Grand-Est. Il a progressé de 4,8% depuis 1982. Dans cette progression, la hausse des emplois qualifiés est moins soutenue que celle observée en France de province, hors Ile-de-France. Elle est de 3% par an en province contre 2% dans le Grand Est. L’emploi très qualifié concerne 14% des actifs régionaux, un score inférieur d’au moins trois points à celui de l’Occitanie, de Provence-Alpes-Côte d’Azur, d’Auvergne-Rhône-Alpes ou d’Ile-de-France.

Exceptée celle de Vitry-le-François Saint-Dizier, toutes les zones d’emploi du Grand Est connaissent une augmentation de leur nombre de cadres de plus de 1% par an. L’évolution de l’emploi des cadres est particulièrement dynamique dans la plaine alsacienne (Saint-Louis, Sélestat, Strasbourg, Haguenau, Colmar …). Ces cinq zones connaissent d’ailleurs une dynamique de l’emploi global supérieure à la moyenne de la France de province. Les trois premières présentent une dynamique d’emploi des cadres supérieure à cette moyenne.

Dans la zone d’emploi de Reims, l’emploi global a progressé de 0,4% par an, entre 1982 et 2017 et celui des cadres de 2,3%. La zone de Reims est la septième pour la progression totale de l’emploi, comme pour celle des cadres. L’Insee relève une particularité dans son étude : la zone d’emploi de Romilly-sur-Seine, pourtant sixième dans cette dynamique régionale, perd des emplois et gagne des cadres.

L’ENCADREMENT PROGRESSE DANS LA MAJORITÉ DES MÉTIERS

Entre 1982 et 2017, le nombre de cadres dans des fonctions d’administration et de santé (116 800 postes) a doublé et pèse deux cadres sur cinq. Dans le Grand Est, 38% des cadres salariés travaillent dans la fonction publique contre 23% dans les autres secteurs. Ce poids des cadres dans la fonction publique régionale est supérieur de quatre points à celui de la France de province. Ce constat est plus important qu’ailleurs dans la Meuse, la Haute-Marne et les Ardennes.

La fonction intellectuelle supérieure (conception, recherche, gestion …) occupe plus d’un cadre sur trois. Par exemple, le nombre d’ingénieurs en informatique a été multiplié par quatre en 35 ans. Bien que ne représentant qu’une faible part de l’ensemble des cadres, la fonction commerce et services de proximité est celle qui connaît la plus forte augmentation (+171%), une progression due au développement des activités loisirs et culture.

La fonction de production est celle qui emploie le moins de cadres. L’emploi des cadres dans ce secteur n’augmente seulement que de 2,6% dans la fabrication et stagne dans le bâtiment et les travaux publics avec au total une évolution moindre qu’au niveau de la France de province. Globalement, les cadres sont légèrement plus âgés que l’ensemble des actifs occupés, un quart d’entre eux ont plus de 53 ans et la moitié plus de 44 ans. Les femmes cadres sont plus jeunes que leurs homologues masculins. La moitié d’entre elles ont moins de 43 ans, alors que l’âge médian des hommes est de 45 ans. Les cadres sont généralement plus mobiles que les autres actifs.

LES CADRES MIEUX PAYÉS DANS L’INDUSTRIE

En 2017, la moitié des cadres du Grand Est perçoit un salaire net horaire de 20€, soit autant qu’en France de province et supérieur de 8€ à celui des salariés de la région. La rémunération est moins élevée dans le secteur public que dans le privé (19€ contre 21€). Les disparités sont également importantes au sein même du secteur privé. Ce salaire culmine à 27€ dans l’industrie extractive et l’énergie alors qu’il n’est que de 15% pour les cadres de l’hébergement-restauration. Ce salaire varie également en fonction des bassins d’emploi. Il est supérieur dans les zones frontalières et limitrophes du Bassin Parisien, il est inférieur dans les zones d’emploi des Vosges, de Verdun, de Châlons-en-Champagne ou de Chaumont.

QUATRE FOIS PLUS DE FEMMES CADRES

Dans le Grand-Est, les femmes représentent 49% des emplois mais seulement 41% des cadres. Le nombre de femmes cadres (21% en 1982) a doublé dans la région. Elles sont 37% à Sarrebourg, Haguenau ou Saint-Louis et plus de 45% à Chaumont ou Verdun. Les femmes cadres sont minoritaires chez les ingénieurs et les techniciens (19%) et sont plus nombreuses parmi les professeurs et les scientifiques (55%). Plus diplômées que les hommes (87% contre 81%), elles sont cependant moins bien rémunérées (salaire médian horaire inférieur de 3€). Les types de métiers exercés par les femmes expliquent ces différences. Les femmes sont moins présentes dans les fonctions de cadres de direction des grandes entreprises, là où les salaires sont plus importants.

Source : Insee Analyses