Sanou Koura retenu dans le plan France Relance

La valorisation de métaux, telle est l’activité encore inédite dans les Ardennes que cette entreprise va lancer sur la zone industrielle de Donchery, fin 2021, en investissant 40 millions d’euros et en créant plus de 70 emplois.

Localisé dans les Territoire de l’industrie, le projet baptisé « Sanou Koura Indus » a été retenu par l’Etat dans le plan France Relance au titre des « secteurs fournissant des intrants essentiels de l’industrie ». Porté par Michel Trabuc, un ancien de Metaleurop, et Christian Thomas, polytechnicien et expert auprès de l’Ademe, lesquels sont accompagnés par l’entreprise TND Metal, ce projet collaboratif est préparé depuis sept ans dans de grandes unités de recherches et leurs laboratoires (CNRS, BRGM, ICSM de Marcoule, Institut Jean Lamour de Nancy). Il se concrétisera en fin d’année 2021 par l’implantation à Donchery d’une activité de valorisation de cartes électriques et électroniques en fin de vie.

Cette installation nécessitera un investissement de 40 millions d’euros (immobilier compris) sur la zone industrielle.

UN INTÉRÊT ÉCONOMIQUE CONSIDÉRABLE

C’est là que les substances tirées des cartes riches et des appareils nomades comme les téléphones portables, smartphones, tablettes, ordinateurs et appareils embarqués dans les automobiles mis au rebut seront traitées : à savoir le tantale, le nitrate et le colbat qui figurent parmi les matériaux considérés comme critiques et stratégiques que personne d’autres ne peut extraire. Mais aussi des métaux précieux et plus classiques comme l’or, l’argent, le palladium, le cuivre et le lithium qui seront recyclés de façon industrielle, traités et valorisés après plusieurs étapes puis commercialisés à des prix plus réduits.

Ce qui donne à ce concept un intérêt économique considérable. En tout cas, les différents trésors métalliques qui sortiront de l’usine doncheroise vont intéresser la métallurgie, l’aéronautique et l’éléctronique médical.

La récupération de ces différents métaux répondant, par ailleurs, à des enjeux d’approvisionnement et de résilience. Les dirigeants de Sanou Koura n’attendent plus désormais que l’obtention de l’ICPE (installations classée pour la protection de l’environnement) pour pouvoir se lancer.

Sur place, cette nouvelle entreprise effectuera du broyage de déchets, de la séparation physique, du tri magnétique mais aussi le traitement des gaz. Pour effectuer toutes ces activités, Sanou Koura sera dotée d’un four à pyrolise, d’un four tournant et de matériels hydrométallurgiques.

« C’est un projet qui nous plait beaucoup parce qu’il est dans l’air du temps en faisant partie de l’économie circulaire. Il y a donc là une composante environnementale très forte. C’est en même temps un projet industriel s’inscrivant dans l’ADN des Ardennes qui générera plusieurs dizaines d’emplois. Autre intérêt : cette implantation comme celles d’Agronutris et de Mercier permet au territoire de s’ouvrir à de nouveaux domaines », souligne Jean-Louis Amat, le directeur de l’agence de développement économique des Ardennes qui a longtemps planché sur ce dossier.

L’entreprise envisage avec les déchets collectés de produire 8 MW de chaleur par an. De quoi chauffer le centre de détention « InSERRE » qui prendra ses quartiers non loin de là. Enfin, le lauréat du plan France relance prévoit aussi de faire du séchage de bois en collaboration avec une PME de Gue d’Hossus et d’alimenter sept hectares de serres couvertes.