Pour le rapatriement de la production de médicaments en Europe

Comme les autres industries, l’industrie pharmaceutique n’a pas échappé au phénomène de la délocalisation massive, entre 60 % et 80 % des principes actifs des médicaments, sont fabriqués hors d’Europe, principalement en Chine et en Inde alors que la proportion était de 20 % il y a 30 ans. Toutefois, cette délocalisation massive a créé nombre de ruptures ou de tensions d’approvisionnement pour les médicaments jugés d’intérêt thérapeutique majeur. La commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, a dans une lettre cosignée avec Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, appelé l’industrie pharmaceutique européenne a augmenté la production de médicaments vitaux à l’issue de la pandémie de Covid-19. Certaines mesures protectionnistes instaurées par des pays tiers, comme les interdictions d’exportation de médicaments essentiels pour soigner le coronavirus, aggravent le problème d’approvisionnement au sein de l’Union européenne. En effet, en plein cœur de la crise, la Commission a dû emprunter la voie diplomatique pour demander aux autorités indiennes de lever l’interdiction d’exportation du paracétamol et de douze autres substances actives. Certains États membres constituent aussi leurs propres réserves et imposent des interdictions d’exportation, une situation qui met en péril l’approvisionnement en médicaments essentiels contre le coronavirus dans toute l’Europe. Pour y remédier, la Commission a publié des orientations pour un approvisionnement optimal et rationnel en médicaments, afin d’éviter toute pénurie au cours de la pandémie de COVID-19 et de préserver ainsi l’intégrité du marché unique. De même, l’exécutif européen a appelé les États membres à lever les interdictions d’exportation à plusieurs reprises. La gravité de la situation et la prise de conscience affichée par tous les protagonistes du secteur plaident en tout cas pour des décisions rapides.