Pandémie : le secteur médico-social inquiet

L’ASEI, association qui accueille plus de 10 000 personnes en situation de handicap ou fragiles chaque année, vient de cosigner avec d’autres associations, l’Agapei, l’Anras, l’Arseaa et Reso, une lettre ouverte adressée aux députés et sénateurs de la région Occitanie, ainsi qu’aux présidents de conseils départementaux. Son objectif ? Alerter sur « la situation dramatique qui se profile » dans leurs établissements « si la puissance publique ne considère pas mieux le secteur social et médico-social. » Les signataires pointent « une opposition artificielle entre les hôpitaux, les centres de soins et les lieux de vie d’enfants, adolescents, adultes, personnes âgées, personnes en situation de handicap ». Or depuis le début de confinement, « les accompagnants dans les Ehpad, les MAS, les MECS, les IME, les ITEP… sont déconsidérés », affirment-ils. Cette situation inédite ajoutent-ils « montre également la fragilité structurelle de notre système. Les établissements et les associations ont fait face, au mieux, pendant ces trois premières semaines, en cherchant dans les réseaux, en mobilisant des dons, pour permettre aux professionnels d’obtenir des masques et de pouvoir se protéger. » Une solidarité qui a ses limites. « Il est important, affirment-ils, que les réponses institutionnelles soient à la hauteur et, aujourd’hui, la puissance publique doit être au rendez- vous pour permettre de protéger nos publics et nos professionnels. » Ils réclament dès lors « des dépistages massifs des personnes accompagnées et des salariés » des différentes structures, ainsi que « des directives claires ». Ils souhaitent également obtenir l’assurance « en cas de difficulté majeure, que la responsabilité sera partagée entre l’État et les structures. Comment peut-on endosser une responsabilité alors que nous n’avons pas les moyens de l’assumer pleinement ? » À défaut, ils craignent de devoir fermer leurs établissements. Ils en appellent à une « nouvelle solidarité » et souhaitent désormais être considérés comme « des partenaires et non plus les supplétifs de la puissance publique. »