« On craint des dégâts cet automne »

Géraud Spire redoute les conséquences du Covid-19 dans les Ardennes.

Lors de sa première assemblée générale post Covid-19, la Chambre de commerce et d’industrie des Ardennes a permis à une vingtaine de responsables de TPE et PME, commerçants, concessionnaires et prestataires de services de faire part au Préfet et aux représentants de l’Etat de leur vécu durant une crise sanitaire particulièrement dévastatrice et fatale par ailleurs à Yves Latour, président la CCI ardennaise de 1998 à 2004, et à Bernard Stadler, une figure du milieu artisanal. Après avoir affiché sa satisfaction que les échéances municipales aient pu avoir lieu « car les acteurs décisionnels et investisseurs en puissances sont désormais à leur poste pour faire redémarrer l’économie locale », Géraud Spire a rappelé les actions du « bras armé du gouvernement » durant la propagation du coronavirus.

« Nous avons tout fait pour ne laisser personne de côté en réglant d’abord l’urgence (chômage partiel, PGE, report de charges) et en gérant les différentes reprises. Nous avons aussi fourni commerçants et artisans en équipements de protection. Il reste maintenant à attendre pour voir quelles seront les conséquences de cette situation inédite. Mais on peut tendre le dos et craindre des dégâts à partir de l’automne et durant les exercices 2021, 2022 et 2023 ».

Le président de la CCI a brocardé l’attitude de La Poste, inactive durant deux jours par semaine pendant une certaine période, et de certains élus ou chefs d’établissements scolaires qui n’ont pas rouvert les portes des écoles au grand dam de certains salariés.

« Si le virus a commencé à disparaître, les effets du virus économique s’amplifient et on peut supposer que cela aura pas mal de conséquences néfastes sur nos entreprises et commerces avant que l’équilibre se rétablisse. Les sous-traitants automobiles et les PME œuvrant dans l’aéronautique souffrent d’une baisse de leur carnet de commandes » conclut Géraud Spire dont l’entreprise (Gedimat-Spire) a été contrainte à une fermeture de huit jours pour la première fois de sa longue histoire…

La Chambre économique prévoit déjà une action spécifique en faveur des circuits courts pour leur redonner un élan car, depuis le déconfinement, cette filière a perdu de l’activité.

HERMES ACHETERA UN TERRAIN DE 8 HECTARES. La CCI qui gère encore la zone d’activités de Tournes-Cliron avant que celle-ci ne passe dans le giron d’Ardenne Métropole s’apprête à accueillir sur les 82 hectares de superficie de la zone Ardennes Emeraude la seconde maroquinerie du groupe Hermès. C’est normalement en septembre prochain que le fleuron du luxe va acquérir un terrain de huit hectares face à l’entreprise La Buvette au prix standard et catalogue de 1 013 600 euros. L’opération a été reportée de quelques mois en raison de nouvelles contraintes environnementales ayant nécessité des ajustements.

La construction de la future manufacture appelée à employer 250 salariés devrait démarrer à la fin du printemps 2021 de manière à ce que cet atelier soit opérationnel pour 2022. Le calendrier originel devrait être respecté.

Hermès sera alors la 31ème entreprise à s’implanter sur cette zone située à la périphérie de Charleville-Mézières, laquelle recense actuellement 30 entreprises pour 581 emplois.

VENTE DE BATIMENTS. Michel Jacob, maire de Connantre (Marne) a signé via une société civile immobilière un compromis d’achat pour les bâtiments appartenant à la CCI avenue Corneau et qui ont longtemps abrité son pôle de formation avant son déménagement en juillet 2019 vers le campus Sup Ardennes sur 1 432 m2 de surface. L’investisseur marnais devrait rénover cet immeuble implanté en face de la gare SNCF en le transformant en logements et bureaux.

Après un bâtiment mitoyen et la Maison de l’Ardennes cédés à la Région Grand Est, des locaux dans le même quartier vendus à l’Association des Maires et l’ancien site d’Ardenity à Givet pour lequel une négocaition est en cours avec un industriel belge, la chambre consulaire continue donc de vendre son patrimoine.

RAPPORT D’ACTIVITES. Malgré des ressources fiscales en forte baisse, la CCI a respecté son plan de mandature 2017-2021. Elle a ainsi immatriculé 660 nouvelles entreprises en 2019 (+13% par rapport à 2018), favorisé le rebond de l’industrie locale à travers les actions d’Ardennes Expansion en créant le Club Performance 08, en accompagnant 34 projets de développement, en favorisant l’accès des sous-traitants aux marchés liés à la centrale nucléaire de Chooz ou à hydraulique de Revin-Saint-Nicolas et en accomplissant 1 802 formalités à l’international.

La CCI a aussi été associée aux comités de pilotage du dispositif Action Cœur de Ville dont bénéficient Charleville-Mézières et Sedan.

Bien qu’ayant déléguée l’exploitation du Port de Givet à la société Suez Eau de France, la chambre de commerce et d’industrie continue néanmoins d’investir dans la Pointe des Ardennes où 568 765 tonnes de marchandises ont transité par le port en 2019. Enfin, en tant que propriétaire et gestionnaire d’un parc public de stationnement dans le centre ville de Charleville-Mézières, la CCI a étendu cet équipement en portant sa capacité de 130 à 175 places.

DEMISSION. Retraité de l’industrie depuis son départ de la Société Ardennaise d’Essieux qu’il a dirigé durant plusieurs années et désirant se consacrer pleinement à son mandat de maire des Hautes-Rivières, Denis Disy qui était membre du bureau de la CCI a démissionné de cette fonction.

SOLDES. Les traditionnels soldes commerciales ont été reportés du 15 juillet au 11 août.