A 105,8 en mars 2008, puis à 107,6 en février 2019, l’indicateur synthétique du CESER (demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, intérim, et commerce extérieur) est tombé à 90 en mars 2020 et plafonne à 102,9 en décembre 2020, autant dire qu’il a perdu près de cinq points entre 2019 et 2020.
Premier point de cette conjoncture, le bilan du commerce international avec des exportations et des importations en baisse. La baisse des exportations (-8,4 Md€) est de 12,6%, un score meilleur que celui du niveau national (-16,2%). Point fort de ce chapitre, le secteur boisson, majoritairement le Champagne, recule de 15% sur un an. Les importations baissent légèrement moins (-10%). Le quatrième trimestre de 2020 est comparable à celui des exercices précédents. Le CESER estime que ce rétablissement peut présager un retour à un bon niveau.
Si l’on reste encore loin des chiffres de 2008 (84,7%), le niveau d’utilisation des capacités de production a atteint 74% en janvier 2021, avec une hausse de 37% comparativement à février 2020. Le niveau des stocks, généralement uniforme, est stable en fin d’année et les carnets de commandes se redressent.
LE TROMPE L’ŒIL DES DÉFAILLANCES
Les créations d’entreprises (44 332 en 2020) ont progressé de 9,4% en un an, soit un total record et une tendance à la hausse deux fois plus importante qu’au niveau national. La conjoncture est très favorable pour certains départements comme l’Aube (+15,2%), le Bas-Rhin (+12,6%), les Ardennes (+11,6%) ou la Marne (+11%) et le Haut-Rhin (+10%). Seul le département des Vosges affiche une baisse de ses créations d’entreprises.
On assiste à un recul sans précédent des défaillances, avec un indice 60 contre 100 en 2018. La situation, marquée par les mesures gouvernementales compensatoires est la même dans le Grand Est et au niveau national. Les 2 287 défaillances de 2020 dans le Grand Est signifient une baisse de près de 42% sur un an.
L’emploi salarié, après quatre années de hausse, enregistre 26 617 pertes en 2020, dont 18 620 dans les services, 6 972 dans l’industrie, 2 703 dans le commerce et 1 679 dans la construction. Les emplois perdus pèsent 9,3% de l’ensemble national. Les territoires régionaux déjà en difficultés sont ceux qui subissent les pertes les plus importantes.
Le recours à l’emploi intérimaire gagne du terrain, avec des courbes comparables en région comme en France. L’intérim est une valeur d’ajustement de l’emploi, surtout dans l’industrie et la construction. Le pic du système remonte en région à avril 2018 (75 000 intérimaires). Entre février 2020 et avril 2020, on passe de 65 000 embauches à 28 500. La forte reprise de Janvier 2021 porte la barre à 62 000, avec une hausse relativement plus faible en région qu’au niveau national. En 2020, les baisses ont été les plus fortes dans la Marne, la Meuse et le Haut-Rhin. La situation de l’intérim a été plutôt stable dans les Vosges, l’Aube et la Meurthe-et-Moselle.
BIENTÔT 200 000 TRAVAILLEURS FRONTALIERS
La demande d’emploi, pour les catégories A, B et C concerne 463 710 personnes en 2020, soit une hausse de 4,8% en un an, exactement comparable au niveau national. Les départements de l’est de la région ont connu les augmentations les plus importantes (6,8% pour le Haut-Rhin, 6,4% pour le Bas-Rhin et 5,7% pour la Moselle). On relève des hausses de 2,9% pour les Ardennes et l’Aube, de 4,2% pour la Marne et de 0,9% pour la Haute-Marne). Enfin, le taux de chômage du Grand Est (7,7%) est proche de celui de l’Union Européenne (7,5%), comme de celui des régions frontalières (7,7% en Wallonie, 7,1% en Sarre). Il est très supérieur à celui d’autres régions voisines comme le Bade-Wurtenberg (4,2%). Rappelons que 45% des travailleurs frontaliers français sont concentrés dans le Grand Est (195 500 personnes, dont 110 000 vers le Luxembourg, 40 000 vers l’Allemagne, 37 000 vers la Suisse et 8 500 vers la Belgique).
Sources de l’indicateur de conjoncture : Les Douanes, Banque de France, Insee, Acoss, Urssaf, Pôle Emploi, Direccte, Eurostat …
