« L’immobilier va devoir s’adapter à de nouvelles exigences »

Confinement oblige, les transactions immobilières ont été lourdement impactées par cette crise sanitaire. État des lieux avec la FNAIM de Côte-d’Or.

Pour parler de l’immobilier, Philippe Maitre a choisi de faire le parallèle avec le virus. « On ne sait pas d’où il vient, on ne sait pas comment il se transmet ni comment on en guérit… Le marché de l’immobilier, on sait dans quel état on l’a quitté mi-mars, mais on ne sait pas comment on va le retrouver. » Et le président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) de Côte-d’Or prône l’extrême prudence quand on l’avenir. « Depuis 2017, nous étions sur des niveaux de transactions très élevés et nous étions aussi davantage sur du qualitatif, explique-t-il. Il y a forcément des facteurs qui laissent à penser qu’on ne retrouvera de toute façon pas les niveaux d’avant, mais il y a aussi d’autres facteurs qui laissent à penser que les besoins vont être plus importants ».

Aujourd’hui, l’immobilier commercial et d’entreprise et l’habitation sont tous deux touchés. « On ne peut plus recevoir de public ni visiter de biens… Donc l’activité transaction est à l’arrêt depuis le 17 mars, même si on essaie tout de même d’aller jusqu’au bout concernant des intentions antérieures et des compromis signés avant la crise. » De quoi conserver une petite trésorerie sur laquelle l’impact devrait davantage se sentir « entre juin et septembre ». Seuls la gestion et les métiers du syndic continuent « en télétravail et avec d’autres problématiques liées à la résolution des pannes, aux entretiens, etc ».

VERS UNE TRANSFORMATION DE L’IMMOBILIER

« Il va y avoir non seulement un rattrapage, mais aussi des envies qui vont être différentes. Il va falloir être prêt à s’adapter à toutes les situations », estime Philippe Maitre. Le président de la FNAIM 21, qui regroupe une centaine d’entreprises correspondant à une part de marché de quelque 50 %, imagine l’avenir avec une place prépondérante au digital. « Visites virtuelles, signatures électroniques… », énumère-t-il. L’écologie pourrait aussi revenir au cœur de l’immobilier. « Les personnes qui ont vécu la crise et qui sont restées confinées, ont senti qu’il y avait une façon différente de vivre. On ne va plus forcément vendre des mètres carrés mais répondre certainement davantage à des besoins énergétiques en mettant peut-être encore plus en avant les caractéristiques environnementales des biens. »