L’Europe double son financement pour l’aide alimentaire en France

Les fonds sociaux européens pour l’aide alimentaire accordés à la France, qui, dans le projet de budget d’avant-crise Covid-19, risquaient de diminuer, vont fortement augmenter de 48 % sur la période 2021-2027. L’enveloppe globale sur sept ans atteint donc 870 millions d’euros, (contre 583 millions d’euros pour le septennat précédent), grâce à un reliquat non dépensé de 90 millions d’euros et à une hausse de 11 % du Fonds social européen, complété des 132 millions d’euros exceptionnels décidés lors du plan de relance.

Selon le principe de la mécanique européenne de remboursement des avances, les États membres peuvent d’ores et déjà engager les dépenses et se feront ensuite rembourser. Cette aide est la bienvenue en pleine crise sanitaire. Les associations d’aides alimentaires peinent non seulement à renouveler leurs stocks, largement entamés, mais aussi à recruter des bras pour les gérer et les distribuer.

Une des difficultés pour ces associations est de maintenir un équilibre alimentaire avec des fruits, légumes, viandes et fromage frais. Le ministère de l’agriculture a, dans ce but, lancé un appel à projets doté d’une enveloppe de 30 millions d’euros pour des paniers fraîcheurs composés par les agriculteurs et les jardins partagés. Quant au ministère du logement, il souhaite installer dans les hôtels réquisitionnés pour héberger les sans-abri, des cuisines solidaires à l’intention des familles et consacrer 10 millions d’euros à leur création ainsi que 10 autres à leur fonctionnement.

Le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire, en France, est estimé en cette rentrée à plus de 8 millions de personnes, alors qu’il se situe autour de 5,5 millions en temps normal. En France, quatre grandes associations sont éligibles aux fonds européens : Les Restos du cœur, la Croix- Rouge, le Secours populaire français et la Fédération française des banques alimentaires. Elle joue le rôle de grossiste pour près de 5.500 structures, associations locales, épiceries sociales, etc. L’aide européenne ne suffira cependant pas pour faire face aux conséquences sociales de la crise sanitaire car la demande est croissante notamment auprès des étudiants qui sont nombreux à recourir à l’aide alimentaire car la plupart n’ont pas pu travailler cet été. L’aide alimentaire en France a besoin des dons de la grande distribution, qui procure des produits frais, de ceux des industriels et surtout des particuliers, qui constituent 13 % des approvisionnements.