Les 18 à 24 ans du Grand Est sont un peu plus de 450 000. Etudiants, en emploi ou au chômage sur un marché du travail qui se dégrade, ils sont les premières victimes de la crise économique liée à l’épidémie de la Covid-19.
Les 18 à 24 ans représentent un dixième de la population adulte du Grand Est. La crise économique devrait encore accroître la précarité de cette génération, d’autant que, sauf exceptions, elle n’est pas éligible au bénéfice du RSA, le Revenu de Solidarité Active. Un jeune sur deux est étudiant et un sur cinq non inséré dans des études ou en emploi. Avant la crise, 21% des étudiants travaillaient, que ce soit en apprentissage (55% d’entre eux) ou pour financer leurs études.
Les 225 000 autres jeunes ont quitté le système éducatif : plus de 87 000 (19% des 18-25 an) sont ni en emploi ni en étude, 138 000 travaillent, dont 40% disposent d’un contrat à durée déterminée, d’un contrat aidé ou d’une mission d’intérim.
Au total, près de 95 000 jeunes de la région disposent d’un contrat de travail précaire (60% d’entre eux sont sortis du système scolaire, 30% sont apprentis et 10% cumulent études et travail.
HORS DES PÔLES, UNE SITUATION ENCORE PLUS PRÉCAIRE
Les jeunes vivent particulièrement dans les grands agglomérations (pôles). Ils y représentent 14% de la population adulte et même davantage dans les pôles comprenant des structures universitaires. Ainsi, les moins de 25 ans comptent pour 22% du pôle de Nancy, 18% de celui de Reims et 17% de celui de Strasbourg. Les jeunes qui habitent dans les pôles Strasbourg, Nancy, Metz et Reims sont majoritairement étudiants (57%). Hors des aires d’attraction de ce type de villes, ils sont bien moins étudiants et davantage en emploi précaire ou non insérés.
La situation est différente dans certains autres pôles comme Charleville-Mézières, Sarreguemines, Saint-Dizier, Forbach ou Sedan. Là, les jeunes non insérés ou dans un parcours d’études approchent les 30% de la population. Mulhouse, avec 26%, est dans ce schéma de précarité.
La proportion de jeunes non insérés dans les pôles du Grand Est est supérieure de 3 points à la moyenne nationale.
DES JEUNES DÉJÀ TRÈS TOUCHÉS PAR LA CRISE
Les moins de 25 ans occupent, le plus souvent, des professions à l’arrêt lors du premier confinement ou non compatibles avec le télétravail. Ils sont 60% dans ce cas, en région comme au niveau national, contre 51% de l’ensemble des actifs en emploi. Lorsqu’ils travaillent, les jeunes exercent davantage dans des secteurs d’activité très affectés par la crise (hébergement, restauration, activités sportives ou culturelles ou encore dans les commerces fermés lors des confinements).
Ces différents secteurs touchés occupent 16% des jeunes en emploi, contre 9% de l’ensemble des actifs occupés. Les jeunes sont d’autant plus fragilisés qu’ils bénéficient le plus fréquemment de contrats précaires. Le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans des catégories A, B et C s’est accru de 6%, entre fin 2019 et fin 2020. La hausse au niveau national est de 7%. Ces hausses régionales sont particulièrement sensibles dans le Bas-Rhin (+10%) et la Meuse (+9%). Cette aggravation est de 3% dans les Ardennes et l’Aube, de 4% dans la Marne et de 1% en Haute-Marne.
Source : Insee Mai 2021