Avec une faible progression en volume, les exportations ont gagné 7 points en valeur et pèsent désormais plus de 60% des ventes globales. Les USA enregistrent dans le bilan 2019 la meilleure progression en volume et en valeur.
Avec des volumes en baisse (297,5 millions de bouteilles) de 1,6% et un chiffre d’affaires (5 055 M€) en hausse de 3,4%, le Champagne s’est bien vendu en 2019, un millésime marqué par des exportations extrêmement contributrices de valeur ajoutée (+7,1% en valeur pour +0,8% en volume) et un marché français qui résiste mieux en valeur (-1,9%) qu’en volume (- 4%). Les exportations pèsent désormais 52,4% des volumes mondiaux et 60,4% de la valeur, soit 17 points de plus en dix ans.
D’une année sur l’autre, la baisse des volumes dans le Monde est quasiment comparable (-1,8% en 2018) et la hausse du chiffre d’affaires (+ 0,3% en 2018) est onze fois plus conséquente. Dans le même temps, le recul du marché français en 2019 confirme quasiment les mêmes tendances qu’en 2018. Du côté des exportations, si la hausse en volume s’est très légèrement accentuée, celle en valeur s’est multiplié par quatre.
LES ETATS-UNIS PÈSENT 13% DU MARCHÉ MONDIAL
Les Etats-Unis confirment leur rang de premier acheteur de Champagne, en valeur, avec un chiffre d’affaires 665,2 M€ correspondant à une progression de 15,3%, quasiment double de celle des volumes (+8,3%). Cette double progression record illustre bien, à la fois une excellente valorisation du produit et un effet de stockage préventif aux annonces de menaces de taxation des vins français. Deuxième client en volume (près de 24 millions de bouteilles), les Etats-Unis pèsent 8,6% du marché mondial et surtout 13,1% de la valeur de ce marché.
Première conséquence directe du Brexit, le Royaume-Uni, toujours premier client en volume (27 millions de bouteilles), a importé plus de volumes (+0,8%) et contribué à une hausse en valeur de 6,2% du marché britannique. Ici encore la valorisation du Champagne est remarquable avec une progression en valeur quasiment huit fois supérieur à celle des volumes.
BONNE PROGRESSION DU JAPON ET DE L’ITALIE
Troisième client du Champagne, le Japon manifeste depuis une trentaine d’années une appétence particulière pour un produit qu’il juge éminemment festif. Au bilan 2019, le nombre de bouteilles (14,3 millions) a progressé de 5,2% et le chiffre d’affaires (354,7 M€) de 11,2%. Dans un pays habitué dans les années 80 à consommer des vins tranquilles et plutôt doux, les volumes dans les vingt dernières années ont été multipliés par 3,6 et le chiffre d’affaires par 4,3.
En termes de progression, l’Italie, cinquième client avec 8,3 millions de bouteilles et près de 180 M€, fait encore mieux que le Japon en améliorant ses volumes achetés de 12,7% pour une valeur en augmentation presque comparable de 13,1%. C’est la sixième progression consécutive des ventes en Italie et la plus conséquente avec en un an 12 points de mieux en volume et 8 en valeur.
Le bilan 2019 de l’Allemagne, quatrième client du Champagne est mitigé avec une baisse de 4,1% des volumes (11,6 millions de bouteilles) et une hausse de 0,1% de la valeur (203,3 M€). Après avoir dépassé les 19 millions de bouteilles (1998) et occupé dans les années 90 la deuxième place des clients du Champagne, l’Allemagne stagne depuis 2010 aux alentours de 12 millions de bouteilles. Le pays a cédé sa deuxième place aux Etats-Unis à la fin des années 90 et sa troisième place au Japon en 2017.
UN MARCHÉ QUI SE CONCENTRE
Entre 150 et 190 pays ( Jusqu’à 196 en 2014 avec les 20 bouteilles pour le Rwanda) figurent selon les années dans les statistiques des exportations des dix dernières années. Les dix premiers clients du Champagne ont pris du poids : 115 millions de bouteilles en 2019 contre 84 millions de bouteilles en 2012. Les exportations se concentrent : ces dix premiers pèsent aujourd’hui près de 75% des exportations contre 60% au début des années 2010.
Les huit clients au-dessus de 100 M€ (Etats-Unis, Royaume-Uni, Japon, Allemagne, Italie, Belgique, Suisse et Australie) réalisent 73% du chiffre d’affaires des exportations et 44% du total de l’activité Champagne. Enfin, on peut noter que les pays acheteurs d’au moins un million de bouteilles par an sont une vingtaine depuis plus de vingt ans.