Le Grand Est, d’une vague à l’autre, demeure une région fortement impacté par le Covid

Le Grand Est, 6e région pour sa population et à la 2e place pour le nombre de contaminations lors de la première vague, est une des régions les plus atteintes par la deuxième vague de la Covid : 3e région pour le taux d’incidence et le nombre de décès, mais aussi pour les guérisons, 4e pour le nombre d’hospitalisations et 5e pour le nombre d’hospitalisations en réanimation.

Durant la première vague de la Covid-19, 4,5% des Français ont été en contact avec le virus. Le Grand Est était alors la deuxième région la plus touchée (6,7%), derrière l’Ile-de-France (9,2%) et devant Provence-Alpes-Côte d’Azur (5,2%) et Auvergne-Rhône-Alpes (4,8%). Le Haut-Rhin était alors le département le plus touché (10,8%), devant les départements de l’Ile-de-France (9%).

LES LEÇONS DE LA PREMIÈRE VAGUE

Le sondage EpiCov, initié par la DRESS et l’INSERM, avec le concours de l’INSEE et Santé Publique France a concerné 135 000 personnes, dont 3 950 sondés dans le Grand Est, du 2 mai au 2 juin 2020. Il révèle une relation forte entre la positivité à la Covid et l’âge, avec un pic chez les adultes de 30 à 50 ans, la tranche d’âge la plus touchée, avec une mortalité la plus élevées pour les plus de soixante-dix ans et une dangerosité plus prononcée pour les personnels de santé.

Toujours selon cette enquête, a crise sanitaire accentue les inégalités sociales, notamment en termes de vulnérabilité professionnelle et financière. Le confinement et les mesures barrières semblent avoir été plus bénéfiques aux classes sociales aisées qu’aux classes populaires. La 2e vague Epicov a été lancée le 26 Octobre.

L’enquête pilotée par l’INSERM révèle les conditions propices à la contamination : habiter dans un logement exigu (moins de 18 m2) multiplie par deux et demi les risques, dans une commune densément peuplée (1 500 habitants/km2) c’est par deux. Elle fait le bilan des conditions de travail : 11% des personnes en emploi n’ont pas travaillé durant le premier confinement et 18% chez les 18-24 ans. Les personnes n’ayant pas travaillé durant cette période appartiennent aux catégories ouvriers et employés (entre 14 et 17%). 5% appartiennent aux catégories cadres et professions intellectuelles supérieures.

Le recours au chômage, technique ou partiel, durant la première vague a été fort : chômage technique pour 15% des femmes et 16% des hommes et chômage partiel : 17% des femmes et 23% des hommes. Ces salariés ont perçu l’allocation d’activité partiel de l’Etat, soit 84% du salaire net.

UNE MEILLEURE RÉSISTANCE DU GRAND EST

Au 15 décembre, le Grand Est comptabilise 2 719 personnes hospitalisées pour Covid-19 (10,8 % du total national). La région est la quatrième en nombre d’hospitalisation, derrière l’Ile- de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, et les Hauts-de-France. 269 de ces malades sont en réanimation (9% du total national). Trois départements, Moselle, Bas-Rhin et Meurthe-et-Moselle pèsent 50% de ces hospitalisations. La tendance est à la baisse, à l’exception du département de la Moselle. La Covid-19 occupe 60 % des 471 lits de réanimation du Grand Est, une situation bien plus favorable que celle des régions les plus touchées, hors Ile-de-France (57%), comme la Bourgogne-Franche-Comté (103%) ou Auvergne-Rhône-Alpes (93%).

12% DE LA POPULATION RÉGIONALE IMPACTÉE

La contamination en France depuis le 01/01/2020 concerne 2 391 447 habitants en France dont 650 000 dans le Grand Est, soit près de 12% de la population régionale. Le taux d’incidence (nombre de nouveaux cas confirmés pour 100 000 habitants sur une semaine) du Grand Est, au 15 décembre, était de 183,5 (118,2 en moyenne nationale) dont 329 pour les Ardennes, 132 pour l’Aube, 263,5 pour la Haute-Marne et 108,2 pour la Marne. Il est de 120 pour les plus de 65 ans dans l’ensemble de la région. Le département des Ardennes présente le plus fort d’incidence de France. Début décembre, sept régions enregistraient un taux d’incidence en hausse, la plus forte progression venant du Grand Est. Au 15 décembre, la région est la troisième de France la plus contaminée, derrière Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes.

UNE DES PLUS FORTES RÉGÉNÉRESCENCES DU VIRUS

À fin novembre, le taux de positivité (nombre de cas avérés pour 100 000 testés) était de 11% dans le Grand Est, dont 14% dans les Ardennes, 11% dans l’Aube, 6,8% dans la Marne et 12% en Haute-Marne. Le taux de positivité national était de 6,4%. Au 15 décembre, ces taux ont largement baissé : 7,7 % pour le Grand Est (6,2% au niveau national), dont 10% dans les Ardennes, 6,4% dans l’Aube et 9,1% en Haute-Marne. La Marne (4,5%) est le département du Grand Est qui possède le taux le plus faible de cas positifs révélés par les tests. Le Grand Est dispose de 400 sites des tests (RT-PCR) dont 30 dans la Marne, 27 dans l’Aube et 19 dans les Ardennes.

Le nombre de décès liés à la Covid-19, depuis le 1er mars 2020, est de 5 302 en région, dont 976 sur le territoire champardennais (174 dans les Ardennes, 233 dans l’Aube, 399 dans la Marne et 170 en Haute-Marne), soit 13% des 40 653 décès en milieu hospitalier en France (59 072 avec les EPHAD). La région est aujourd’hui, avec l’Occitanie, l’un des deux territoires dans lequel la circulation du virus est en hausse, depuis deux semaines. Entre la dernière semaine de novembre et la première semaine de décembre, le nombre de nouveaux contaminés sur sept jours est passé de 7 291 à 8 677, soit une augmentation de 19%. Le Grand Est figure dans l’axe du Nord-est au Sud-est de la France contaminée (entre 10 et 20%) qui compte également les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Côte d’Azur. Le taux de contamination dépasse les 20% en Ile-de-France. Entre la première et la deuxième semaine de décembre, le taux d’incidence a progressé de 9,5 points en France et de 31,5 points dans le Grand Est. Ce taux augmente dans les dix départements de la région, très fortement pour les Ardennes et la Haute-Marne et plus faiblement pour le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et l’Aube. La Marne conserve le taux d’incidence (108,2), le plus faible de la région, trois fois élevé que celui des Ardennes (329,5). Les derniers taux de positivité entre la première et la deuxième semaine de Décembre augmentent dans la même proportion en France et dans le Grand Est (+0,2). Dans sept départements régionaux sur dix, il augmente, il stagne le Haut-Rhin et baisse dans l’Aube et le Bas-Rhin.

Jean Rottner préconise les tests salivaires

Au rang de différents tests Covid, figurent le RT-PCR, le plus utilisé et donc le plus connu du grand public, l’antigénique nouvellement promu par le Ministère de la Santé, le sérologique ou le salivaire. Au printemps dernier la Région Grand Est s’est intéressée aux tests sérologiques (prélèvement sanguin à la recherche des anticorps fabriqués pour lutter contre la Covid). Aujourd’hui, le Président de la Région préconise les tests salivaires, lesquels viennent de recevoir un avis favorable de la Haute Autorité de Santé, ce qui n’a pas été, à l’époque, le cas pour les tests sérologiques.

Jean Rottner plaide pour un développement des tests salivaires, en complément des tests RT-PCR et antigéniques et précise : « La Haute Autorité de Santé bloque depuis de nombreuses semaines voire de nombreux mois mais ce qui serait importants c’est d’aller là où le virus circule. Dans les lycées et les universités, il faudrait grâce à ce test salivaire tester de manière fréquente et rapide ».

Le Président du Grand Est se dit prêt à acheter les machines qui permettraient la réalisation de ces tests. Jean Rottner donne à cette occasion son sentiment sur la crise: « Il y a dans ce pays des gens qui remettent en cause le vaccin, les masques, la distance à respecter ou le fait de ne se retrouver qu’à six… Arrêtons de remettre en cause. Soyons plus que jamais responsables et citoyens ».