Le Grand Est, 3e population de la France de province pour l’occupation de ses quartiers prioritaires de la ville

Le Grand Est compte 15% de l’ensemble des quartiers prioritaires de la ville, caractérisés par des concentrations de revenus faibles. L’enquête de l’INSEE situe la région au quatrième rang de la France de province pour leur nombre et au troisième rang pour leur population, avec ici plus qu’ailleurs une suroccupation des logements côtoyant la solitude des seniors.

Le logement et le cadre de vie sont deux des composantes de l’action gouvernementale en faveur de la politique de la ville en direction des 1 514 quartiers défavorisés délimités par la loi de 2014. Le Grand Est, 8,3% de la population françaises, compte 116 quartiers prioritaires de la ville (QPV), soit 15% de l’ensemble national. En région, ces quartiers sont au nombre de 45 sur le territoire lorrain, 37 en Alsace et 34 sur le territoire champardennais (8 dans les Ardennes, 10 dans l’Aube, 12 dans la Marne et 4 en Haute- Marne).

Le Grand Est est la quatrième région de France de province en nombre de QPV et la troisième pour la part de population qui réside dans ces quartiers. La récente enquête de l’INSEE révèle les conditions de vie dans ces quartiers pour lesquels un logement sur dix y est suroccupé : « Des situations rendues difficiles à vivre par la crise sanitaire liée à la Covid-19 ».

7% DE LA POPULATION DANS LES QPV

7% de la population de la région vit dans ces quartiers prioritaires, soit 1% de plus qu’en France de province. Seules les régions Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur présentent des proportions plus élevées. Ces QPV sont plus nombreux à l’est de la région qu’à l’ouest. Ainsi 8% des Alsaciens vivent dans l’un de ces quartiers. La quasi-totalité des ces QPV sont dans des unités urbaines de plus de 10 000 habitants. Toutes les unités urbaines de plus de 30 000 habitants sont concernées par la politique de la ville.

Les sept grandes unités urbaines de la région (Strasbourg, Metz, Reims, Nancy, Mulhouse, Troyes, Thionville), comptant plus de 100 000 habitants, sont principalement concernées. Elles représentent moins d’un tiers de la population régionale mais plus des deux tiers de la population des QPV. Ces quartiers comptent en moyenne 3 400 habitants faisant du Grand Est la troisième région de France de province, derrière l’Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les QPV sont dans le Haut-Rhin deux fois plus peuplés que ceux de la Meuse ou des Vosges.

Etant des territoires urbains ces QPV sont densément peuplés (7 000 habitants au kilomètre carré) et dans la moyenne de la France de province de province. Par comparaison, cette moyenne est de 13 700 habitants en Ile-de-France. Cette densité régionale suppose des grands contrastes : 5 000 habitants au kilomètre carré pour les Ardennes et la Haute-Marne, 9 500 pour le Bas-Rhin.

En moyenne, ces QPV ont une densité de population dix fois supérieure à celle des unités urbaines dans les quels ils sont situés. Dans le cas du département des Vosges, c’est 20 fois plus.

ENTRE SUROCCUPATION ET SOLITUDE

Les résidents de ces quartiers sont plus souvent en situation de suroccupation de leur logement. Ce taux, 2,7% dans le Grand Est, atteint 9,4% en moyenne dans les QPV de la région. Ainsi, dans les deux départements alsaciens, plus d’un ménage sur huit occupe un loment petit au regard de sa composition. Les QPV de la région comptent en moyenne 2,3 personnes par résidence principale, un score légèrement supérieur à celui de la moyenne régionale.

Vivre seul est une situation moins fréquente dans les QPV (16% de leur population) que dans les unités urbaines rattachés (18,6%). La situation est inversée pour les seniors : deux personnes sur cinq de 60 ans et plus habitant dans ce type de quartier vivent seules. La moitié des 75 ans et plus vivent seules dans ces quartiers.