Le chômage dans le Grand Est a retrouvé ses niveaux d’avant crise

Avec un taux de 7,8 %, le chômage en région a fortement baissé jusqu’à retrouver en 2019 son niveau de 2003. Seul le département de l’Aube a accusé une hausse entre 2009 et 2019. La Marne, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin subissent déjà la crise Covid. 

Fin 2019, le taux de chômage régional atteint les 7,8 % de la population active, soit son niveau de 2003. Avec ce faible taux, le Grand Est retrouve un marché du travail comparable à celui des années d’avant la crise de 2008. Sur les dix départements de la région, l’Aube fait exception avec un chômage qui a augmenté sur la période 2009-2019. 

Le Grand Est occupe à cette époque une position intermédiaire parmi les régions de métropole, le taux de chômage le plus faible étant en Bretagne (6,7%) et le plus fort (10,0%) dans les Hauts-de-France. L’Aube a alors le taux de chômage (10,1%) le plus élevé du Grand Est, c’est un point de plus qu’en 2003. Autre département fortement touché, les Ardennes avec un taux de 9,6% et cependant une baisse de deux points par rapport à 2003. 

La Meuse, le Haut-Rhin et la Moselle, dont les taux de chômage avaient augmenté de deux points, retrouvent des taux proches de la moyenne régionale. Les Vosges (8,7%), la Marne (7,5%) et la Meurthe-et-Moselle (7,7%) retrouvent des taux de chômage équivalents ou inférieurs à ceux de 2003. C’est en Haute-Marne (6,8%) et dans le Bas-Rhin (6,8%) que les taux de chômage sont les plus bas. 

UN CHÔMAGE PLUS MARQUÉ À L’OUEST DE LA RÉGION 

Le nouveau découpage des zones d’emploi de 2020 distingue vingt-sept zones dans le Grand Est. Fin 2019, les taux de chômage de ces zones varient de 5% à Epernay à 12,5% à Forbach. La crise 2008-2009 a fortement touché les zones riches en emploi autour des grandes agglomérations de Metz, Nancy et Strasbourg. Dix ans plus tard, le paysage régional retrouve celui de 2003, à l’exception des zones de Sedan, Troyes, Saint-Avold et Sarreguemines. 

Parmi les onze zones affichant un taux de chômage supérieur à 8%, sept se situent à l’ouest de la région. Dans les zones d’emploi de Troyes et Charleville-Mézières, avec une augmentation de la population active et une baisse du nombre d’emplois, les taux de chômage sont supérieurs à 10%.

Depuis 2008 et jusqu’à fin 2016, la zone d’emploi de Troyes a perdu 3 600 emplois salariés (-4%), essentiellement dans l’industrie et la construction. Le taux de chômage n’a cessé de croître jusqu’à atteindre 12,4% en 2016. La baisse en cours n’a pas permis de retrouver le niveau d’avant crise de 2008. À Epernay, avec une part de l’emploi agricole dix fois supérieure à la moyenne régionale, Châlons-en-Champagne et Bar-le-Duc, avec des emplois importants dans le tertiaire non marchand, les taux de chômage sont inférieurs à la moyenne régionale. 

FORTE HAUSSE DES DEMANDEURS D’EMPLOI À L’EST DE LA RÉGION 

Au troisième trimestre 2020, le Grand Est compte 468 830 demandeurs de catégories A, B et C, soit une évolution annuelle (+ 4%) inférieure à celle du niveau national (+ 4,7%). L’évolution est ici plus favorable à l’ouest (+ 2,5% pour les Ardennes, +2,2 pour l’Aube et +1,5% pour la Haute-Marne et +3,5% pour la Marne). Les plus fortes dégradations sont enregistrées par le Haut-Rhin (+6,8%), le Bas-Rhin (5,2%) et la Moselle (+3,9%). La progression des demandeurs d’emploi de la catégorie A (sans aucun emploi) est quasi deux fois supérieure à celle des catégories A, B et C. Le taux de progression atteint 8,6% dans le Grand Est, contre 9,5% en France métropolitaine. La catégorie A compte 301 810 demandeurs. Avec 30 000 demandeurs, la Marne accuse une hausse de 10,3% du nombre de demandeurs, la deuxième du Grand Est. C’est également dans cette catégorie que les fortes dégradations de la situation viennent aussi du territoire alsacien (+ 13,2% pour le Haut-Rhin et +10% pour le Bas-Rhin). L’Aube (+5,2%) et les Vosges (+4,7%) limitent leur baisse. 

Au troisième trimestre 2020, entre les 10,8% des Hauts-de-France et les 7,5% de la Bretagne, le taux du chômage du Grand Est (8,7%, soit près d’un point de plus qu’en 2019) occupe une position intermédiaire.