Le CESER Grand Est fait son bilan de mi-mandat

Mis en place pour six ans, l’actuel CESER (2018-2023) suppose une présidence élue pour un mi-mandat, donc en janvier 2021. Le Président sortant, élu en 2016 et réélu en 2018, n’est pas candidat à sa succession et la crise de la Covid repousse l’élection de son successeur. Pour autant, Patrick Tassin a souhaité rendre public un bilan de l’action 2018-2020 de l’Assemblée consultative du Grand Est.

Le CESER a une mission centrale : donner aux élus régionaux l’éclairage de la société civile organisée (réseaux patronaux, syndicats de salariés, réseaux associatifs, personnalités qualifiés) sur toutes les affaires pouvant concerner la région. Il est obligatoirement consulté, via une saisine obligatoire, chaque année sur tous les documents budgétaires régionaux et réalise des analyses financières. Il intervient ainsi pour avis dans le Budget Primitif (orientations budgétaires, budgets supplémentaires, décisions modificatives et comptes administratifs). Il est également consulté sur les grands schémas régionaux (SRDEII, SRADDET, SRESRI, Biomasse, Tourisme, Sport, Santé…).

Sur la thématique générale du développement des territoires du Grand Est, le CESER émet des avis en autosaisine. On peut ainsi citer dans ce bilan 2018-2020 : le Schéma régional de développement du tourisme (2018-2023), le patrimoine culturel immatériel, la politique d’aide en faveur de l’agriculture de montagne, l’écosystème d’innovation, les préconisations pour une stratégie de spécialisation intelligente, l’industrie bas carbone, l’agriculture bas carbone ou encore les contributions au programme régional de la forêt et du bois ou le schéma régional biomasse.

Le document de bilan à mi-mandat cite ainsi une vingtaine de rapports en autosaisine, une dizaine en saisine, cinq contributions et une dizaine de communiqués, motions, et courriers. Les groupes de travail spécialisés ont travaillé, via près de 150 réunions, sur la conjoncture, l’évaluation et la prospective (tableaux de bord, indicateurs, conférences de presse, carnets de route, rapports et avis).

LES TROIS PRIORITÉS DE LA REFONDATION

Face à la crise sanitaire, le CESER Grand EST s’est exprimé sur une refondation économique, sociale et environnementale, contribution qui a alimenté le Business Act de la Région, à partir de constats (l’annonce d’une crise économique et sociale porteuse de conséquences financières lourdes, une insuffisance de moyens pénalisante pour la recherche et une coopération transfrontalière trop faible) aboutissant à trois priorités : repenser les modèles de production, réorganise le vivre ensemble, réinventer les gouvernances et les pratiques démocratiques.

D’où les 100 propositions de la refondation présentée récemment par le CESER, dans laquelle on trouve les enjeux de la relocalisation des productions et de la consommation, la réindustrialisation, les investissements publiques en faveur de la transition, la lutte contre les inégalités, l’accès aux déplacements au quotidien, à la culture, aux loisirs et au sport, la considération de la parole citoyenne ou encore l’éducation ) l’écocitoyenneté.

EN DÉFENSEUR DES DÉMOCRATIES FRAGILISÉES

« Les évènements récents intervenus au Capitol de Washington montrent l’extrême fragilité de la démocratie », précise Patrick Tassin dans la présentation de ce document bilan. « Depuis bien longtemps, notre CESER insiste sur cette fragilisation démocratique des institutions élues en France et dans nos territoires. Le recul continu de la participation électorale en est l’une des caractéristiques. La montée des violences en est une autre. C’est ce qui a conduit le CESER à travailler avec les Conseils de développement du Grand Est pour appeler à un renforcement de la démocratie participative, ne reposant pas sur des gadgets informatiques ou de tirage au sort, mais s’appuyant plus et mieux sur les institutions existantes, représentant la société civile, organisée ou non ».