La start-up Louco, avec le soutien de l’Agence départementale du tourisme de l’Aube, lance l’offre avec les restaurateurs aubois.
La livraison de restauration est bien implantée dans les grandes villes où les acteurs sont nombreux. Il en va tout autrement en zone rurale où il n’existe aucune offre. Pourtant la crise sanitaire a fait émerger un nouveau marché que les restaurateurs aimeraient pouvoir conserver alors que leurs établissements rouvrent progressivement. « Jusqu’ici nous assurions nous-même les livraisons et ça marchait plutôt bien, mais avec le retour des clients au restaurant on ne pourra pas faire les deux », explique Vincent Chevalerias, patron de « l’Auberge sans nom », à Chaource. Un service externalisé de livraison permettrait aux restaurateurs des zones rurales de conserver cette clientèle, souvent nouvelle, tout en reprenant les activités classiques en salle. L’ADT, l’Agence départementale du tourisme de l’Aube, y voit un double intérêt qui est de mettre en valeur l’attractivité des campagnes et d’apporter un nouveau service aux habitants comme aux touristes. Elle a fait appel à une start-up auboise, Louco, qui a déjà développé une activité de livraison de produits de commerçants et de producteurs sur l’agglomération troyenne. « Nous avons déjà effectué plus de 1 500 livraisons sur l’agglo depuis le démarrage », précise Romain Rui, fondateur avec Kevin Rignault de l’application Illicco qui change de nom et de dimension pour devenir Louco. Celle-ci va désormais couvrir également les zones rurales avec un service inédit en restauration. Via l’application, des livreurs assureront les livraisons de repas dans un rayon de 8 km autour des restaurants inscrits.
RECRUTE LIVREURS ET RESTAURATEURS
« Louco, c’est en quelque sorte le Uber Eats rural et social », affirme Christelle Taillardat, directrice de l’ADT. Pour attirer des livreurs indépendants, Louco a décidé de leur laisser la totalité des frais de livraison, soit 9 euros par course, sachant qu’il est possible d’en effectuer au moins trois en une heure. Le restaurateur aussi y trouve son compte avec une commission limitée à 15 % – et même à 10 % les premiers mois – contre 30 % en règle habituelle pour les Deliveroo et autres Uber Eats. « Nous lançons une véritable expérimentation qui présente beaucoup d’intérêt pour les zones rurales », ajoute Didier Leprince, président de l’ADT. C’est d’ailleurs pourquoi l’ADT a décide de soutenir son lancement, en prenant entièrement en charge les frais de livraison des 1 000 premières commandes. Pour inciter des livreurs à rejoindre Louco l’ADT offre également les sacs de livraison et les glacières, ainsi que des pass pour Nigloland aux premiers inscrits. Pour postuler, les futurs livreurs peuvent contacter directement Romain Rui par mail (romain.rui@louco.fr). Une dizaine de restaurants aubois ont déjà manifesté leur intérêt pour ce service, et l’UMIH Aube incite ses adhérents en zone rurale à les rejoindre afin d’étoffer l’offre et la couverture du département. Pour Romain Rui, « ce service peut devenir une véritable révolution pour la ruralité et il serait intéressant de l’étendre au niveau régional ». L’expérience auboise, unique en France pour le moment, est à suivre de près.