La Région s’engage encore plus contre l’inégalité des territoires

Les territoires qui composent le Grand Est sont depuis longtemps très contrastés, avec des trajectoires plutôt divergentes. La dernière étude de l’INSEE montre une tendance dégradée des situations financières et sociales d’une bonne partie des ménages régionaux. Depuis 2016, le Conseil Régional mène une politique de cohésion des territoires faite d’égalité et d’équité.

La récente étude de l’Insee, menée en partenariat avec le Conseil régional et l’Observatoire régional de la santé, sur l’évolution de la pauvreté des territoires du Grand Est, entre 2014 et 2016, aboutit à cette synthèse : « En deux ans, les trajectoires des EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunal) du Grand Est en termes d’évolution de revenu et de morphologie sociale ont poursuivi les tendances passées, creusant les inégalités territoriales. La pauvreté s’accroît autour des villes moyennes et les intercommunalités cumulant chômage et flux migratoire ». Cette étude fait écho à celle de Juillet 2018 relevant des fragilités sociales plus importantes dans les métropoles, les villes industrielles et le sud de la région, entre 1999 et 2014. L’étude de Décembre dernier, à partir de 11 classes de territoires, pointe donc les évolutions récentes par le passage de certains EPCI d’une classe à une autre, indiquant des améliorations ou des dégradations et globalement un creusement des inégalités territoriales. C’est, remarque l’INSEE, dans les EPCI classés « métropoles socialement fragiles » que le taux de pauvreté augment le plus, passant de 15,9 à 16,9%, entre 2014 et 2016. Cette classe concerne Reims, Metz, Nancy et Strasbourg. Ce taux passe de 19,7 à 20,3% dans les territoires dits « appauvris par le déclin industriel », soit la valeur la plus élevée dans le Grand Est. Sont concernées dans cette classe les villes de Troyes, Mulhouse, Charleville-Mézières, Vitry-le-François, Romilly-sur-Seine et la périphérie de Nancy.

Dans la classe des « villes champenoises modestes », parmi lesquelles Châlons-en-Champagne, Epernay, Chaumont ou Nogent-sur-Seine, pour laquelle le taux de pauvreté est proche de la moyenne régionale c’est le taux d’équipement qui baisse alors qu’il était déjà faible. A l’opposé dans le Grand Est, le revenu médian augmente dans les classes « frontaliers inégalitaires », au nord de la Lorraine, et « riches par redistribution frontalière », Alsace frontalière de l’Allemagne et de la Suisse, creusant ainsi les inégalités territoriales régionales.

UN MIEUX POUR L’EMPLOI DES VILLES MOYENNES

Les autres territoires se distinguent plutôt par des évolutions d’emploi, de moins en moins nombreux comparés aux actifs dans la classe « cadre de vie rural favorable », ouest marnais, Argonne. C’est l’inverse dans les « villes champenoises modestes » pour lesquelles la concentration de l’emploi concerne désormais les villes moyennes. Là, le chômage et la pauvreté sont plutôt contenus mais ont tendance à progresser dans l’espace alentour.

Enfin, l’INSEE remarque que les territoires voisins de la Suisse et des grandes villes vieillissent beaucoup, que la classe « périurbain dense et riche », notamment sud rémois, ouest Strasbourg, Nancy et Metz, dans laquelle la population augmente toujours, s’étend à présent autour de Nancy et que celle des « villes champenoises modestes » se réduit de 15 à 11 EPCI. Situation donc fort complexe et dont hérite la nouvelle région Grand Est et un Conseil Régional qui, entre égalité et équité, s’efforce de satisfaire ses dix départements, ses 149 EPCI ou ses 5 121 communes.

450 M € POUR LA COHÉSION TERRITORIALE

Difficile en la matière d’évaluer très précisément la participation de la Région, tant il est évident qu’il y a de la promotion des territoires un peu partout dans les 3 172 M€ du budget 2020 de la Région. Autant admettre une énorme transversalité : jeunesse, emploi, mobilité, attractivité, santé, tourisme, fonds européens et notamment FEADER … Les territoires sont à l’évidence partout. La présentation thématique du Budget régional n’isole, dans sa synthèse par priorités et objectifs stratégiques, qu’une partie de l’engagement financier dédié avec les 222,7 M € de son chapitre « Territoire et proximité ».

Sans entrer dans les détails, le Conseil Régional souligne dans son budget 2020 deux actions dans le sens de cette politique : le soutien à l’aménagement (Plan Très Haut Débit) et au développement des usages numériques (54 M €) et l’aide au développement durable et équilibré des territoires (48 M €). Prospectivement et dans son Plan Pluriannuel d’Investissement, la Région annonce 450 M € au service de la cohésion des territoires d’ici à 2023 et propose aux équipes inter- communales issues des prochaines élections une contractualisation 2020-2026. Les territoires ciblés étant les 149 EPCI du Grand Est.