La commission européenne ne ferme pas la porte a Huawei

La 5G est la cinquième génération de technologie réseau mobile conçue pour répondre à la très grande croissance des données et à l’amélioration de la connectivité. Après la 4G et la 4G+ le passage à la 5G est prévu pour 2020. Le débit Internet du nouveau réseau mobile sera 10 fois plus rapide et plus performant que la 4G avec des taux de latence largement inférieurs à ceux que l’on connaît aujourd’hui et d’une haute fiabilité. En plus de l’Internet mobile, l’ »ultra » haut débit de la 5G favorisera l’essor de l’agriculture intelligente et des objets connectés : tablettes, téléphones et ordinateurs pourront être connectés, mais aussi casques de réalité virtuelle, véhicules, etc… D’ici quelques années, les objets connectés prendront une place prépondérante dans notre quotidien.

Les États-Unis, la Chine et l’Union Européenne se livrent actuellement une guerre secrète pour être leader du domaine car les enjeux économiques et industriels sont énormes. Ce réseau mobile ultra-rapide est considéré par les États-Unis comme une priorité de la défense nationale ainsi que pour l’économie américaine. Quant à la Chine une politique « proactive » du régime en place vise à faire de l’ancien Empire du milieu un géant de cette technologie d’ici 2025. Des entreprises comme Huawei et ZTE développent déjà des smartphones capables de télécharger à la vitesse de la 5G et sont donc en avance sur leurs concurrents. Loin derrière l’Europe n’est encore qu’au stade des expériences mais souhaite avancer dans ce domaine stratégique pour son développement.

À la suite du Royaume-Uni, l’union européenne a présenté son plan pour protéger les infrastructures de la future 5G mais les milliers d’antennes nécessaires qui devront être installées sont autant de points d’entrée pour d’éventuels piratages ou espionnages. Pour éviter cet écueil les États- Unis demandent aux occidentaux d’interdire purement et simplement le chinois Huawei. Une recommandation que l’Europe ne suivra pas car le protectionnisme n’est pas dans son ADN.

Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur a, à ce sujet, déclaré que « l’UE ne ferme ni n’ouvre la porte à personne » et ajoute que le marché reste ouvert mais que pour y entrer il faudra respecter un strict cahier des charges qui sera défini par l’Union européenne comprenant des règles claires afin d’éliminer les risques liés au déploiement des infrastructures 5G. Il faudra par exemple que les logiciels de maintenance « à distance » des antennes 5G proches de sites sensibles, comme une administration, une centrale nucléaire ou une base militaire, soit localisés dans des centres européens. La Commission veut aussi imposer aux opérateurs télécoms plusieurs fournisseurs pour ne pas être dépendant d’un seul.

Selon l’Arcep, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes, le futur réseau mobile permettra à terme de construire de véritables « smart cities », organisées entièrement autour des données, du « cloud » et de l’Internet des objets et représente, pour de nombreux pays l’occasion de générer d’importantes retombées socio-économiques car les revenus possibles liés à la 5G s’élèvent à près de 225 milliards d’Euros/an d’ici 2025.