Financement de la 3e ligne de métro

Marc Péré, maire de L’Union et François Lépineux, maire de Brax, demandent une mise à jour rapide du plan financier de la 3e ligne de métro, publié en mai 2019, afin de prendre en compte l’impact de la crise sanitaire, et sa présentation lors du prochain conseil de Métropole. Les deux élus demandent également la mise en place d’un suivi semestriel des capacités financières de Tisséo, partagé avec le conseil métropolitain. Trois scénarios doivent être élaborés (optimiste, médian, pessimiste), réévalués deux fois par an au moins jusqu’à fin 2021, préconisent-ils. « La crise du coronavirus vient impacter avec force ces prévisions financières présentées en mai 2019, écrivent-ils. Celles- ci prévoyaient, sur la période 2020-2030, 7 Mds€de recettes pour financer les investissements de Tisséo (dont la 3e ligne de métro) et les opérations. Sur ces 7 Mds€de recettes, 1 Md€semble très compromis du fait de la forte baisse prévisible du Versement Mobilité des entreprises, qui représente 58 % des recettes totales de Tisséo. En effet, si l’ampleur de la crise économique à venir reste inconnue, des milliers de licenciements sont à craindre à très court terme. Quant au retour à une activité économique d’avant-crise, les experts s’accordent à dire qu’elle prendra plusieurs années. Pour la seule année 2020, ce sont entre 50 et 100 M€ qui manqueront en recette, soit près de deux fois la marge nette prévue pour l’année. En effet, 45 % des salariés ont été mis en chômage partiel durant le confinement : pour ces milliers de personnes, le Versement Mobilité ne s’applique plus. De plus, l’absence de recettes liées à la billettique durant le confinement, et la timide reprise qui s’engage depuis le 11 mai laissent également présager d’une forte chute de ces ressources. Les réserves financières de Tisséo, qui devaient venir compléter le plan de financement 2020-2030, pourraient être en grande partie absorbées dès cette année. Ces chiffres alarmants viennent bouleverser le futur de Tisséo : le manque à gagner se chiffrera en centaines de millions d’euros pour les prochaines années. Seule une aide massive de l’État pourrait sauver la trajectoire des investissements. »