Les entreprises innovantes auront d’ici la fin de l’année un nouvel outil à leur disposition pour financer leur phase d’amorçage.
L’association de business angels Capitole Angels et la société de gestion M Capital prévoient le lancement en fin d’année d’un nouvel outil de financement des start-up régionales. Si les règles strictes de l’Autorité des marchés financiers (AMF), auxquelles la création de ce nouvel outil est soumise, empêche Michel Pradille, président de Capitole Angels, d’en dévoiler le nom, « le message que nous souhaitons dès maintenant faire passer, explique le dirigeant, c’est que nous préparons l’avenir ».
Certes, explique-t-il, « on annonce le ralentissement d’un certain nombre de projets d’investissements en cours, du fait des incertitudes liées à la situation économique actuelle. Les gens sont un peu refroidis et puis les fonds d’investissement préfèrent se concentrer sur les entreprises qu’ils ont en portefeuille avant d’investir dans de nouveaux projets. Or, nous, nous croyons encore beaucoup à ces start-up et nous mettons des choses en place afin de les accompagner. »
C’est un double constat qui a, de fait, conduit les deux entités à se rapprocher pour créer ce nouvel outil. « Si on regarde le financement du haut de bilan des start-up et des entreprises innovantes, il existe déjà un certain nombre d’acteurs sur ce marché, reconnaît Michel Pradille, néanmoins sur les tickets* que l’on vise il y a finalement peu d’acteurs. Et la crise liée au Covid-19 ne va faire qu’accentuer ce besoin de financement. Il y a donc une place qu’il est important de tenir. D’autant que cet outil nous permettra, non seulement, de participer à cette première phase mais également de faire une deuxième voire une troisième levée ».
RECHERCHE DE SYNERGIES
« Associer des business angels, c’est-à-dire des investisseurs bienveillants qui souhaitent non seulement investir leur argent, mais également accompagner les porteurs de projet, avec une société de gestion professionnelle comme M Capital va nous permettre d’optimiser le processus d’accompagnement et d’investissement et ainsi créer de la valeur pour tout le monde », poursuit Michel Pradille.
Le nouvel outil a ainsi vocation à accompagner le volet equity du fonds Foster, un fonds de fonds abondé par le Fonds européen d’investissement et la Région Occitanie, M Capital ayant été désigné comme gestionnaire du fonds dédié au financement des start-up et des PME innovantes basées en Occitanie Ouest (FEOO). « Nous pensons, ajoute Michel Pradille, qu’il y a un réel intérêt à créer un fonds compagnon au fonds Foster. Cela permettra d’optimiser les chances de financement et de réussite des projets. »
Le nouvel outil d’investissement devrait cibler très largement les entreprises innovantes issues de toute de la région, quel que soit leur secteur d’activité. « Nous ciblons clairement les start-up en phase d’amorçage, détaille Michel Pradille. Ce qui fait que nous nous situons quelque part entre le love money et les capitaux-risqueurs, dans cette phase critique pour l’entreprise où elle a fait une preuve de son concept mais a besoin de fonds propres pour continuer à déployer sa solution, voir dans certains cas, à l’industrialiser et réellement enclencher une phase de croissance rapide. »
Ce nouvel outil de financement s’appuiera sur les montants apportés par les business angels eux-mêmes mais aussi l’apport « d’autres partenaires, précise Michel Pradille : family offices et pourquoi pas établissements bancaires, investisseurs institutionnels ou high net worth individuals (particuliers fortunés, NDLR) qui souhaiteraient se joindre à nous ».
Les responsables de Capitole Angels et de M Capital espèrent que ce nouvel outil sera opérationnel en fin d’année. Le nombre de projets accompagnés devrait bien entendu dépendre des montants collectés, mais l’ambition, ajoute Michel Pradille, « est d’être un acteur significatif sur la région Occitanie. »
Les membres de l’association Capitole Angels – près de 70 au total – investissent de l’ordre de 600 K€ à 700 K€ par an. « La mise en place de ce nouvel outil devrait nous permettre de faire nettement plus », assure Michel Pradille.
*Les montants moyens levés en amorçage vont de 100 K€ à 1 M€ selon PwC, www.pwc.fr/fr/ assets/files/pdf/2017/11/pwc-accelerator-france_etude-financement-startup.pdf
