Cette année, plus que jamais, le CHU Dijon Bourgogne met en œuvre des actions concrètes afin de soutenir les équipes fortement investies dans la recherche. Ces dispositifs s’inscrivent dans la continuité des actions menées par la Délégation à la recherche clinique et à l’innovation (DRCI) pour favoriser la recherche sous toutes ses formes au sein du CHU. Le point sur les différents leviers utilisés.
L’INTÉRESSEMENT À LA RECHERCHE
Le CHU Dijon Bourgogne est convaincu que la recherche est un moteur d’excellence qui contribue à l’amélioration de la qualité des soins. Il y a plusieurs années déjà, l’établissement a décidé de sanctuariser une enveloppe à répartir entre les services qui contribuent le plus à la recherche. Celle-ci est directement prélevée sur la dotation socle de financement des activités de recherche, versée à l’établissement par le ministère des Solidarités et de la Santé. Dès 2015, cette politique d’intéressement à la recherche a pris la forme d’une enveloppe de 300.000 euros destinée à récompenser les services les plus investis. Aujourd’hui, cette dernière est passée de 300.000 à 450.000 euros annuels, principalement utilisés pour couvrir des frais liés aux besoins en personnels, aux besoins matériels ou encore aux frais de missions. Comme l’explique Florence Martel, directrice de la recherche clinique et de l’innovation : « L’objectif de l’intéressement à la recherche est d’encourager les équipes à inclure des patients dans des protocoles de recherche et à publier. Les services concernés reçoivent des financements à utiliser de façon libre pour leurs projets de recherche. Ils apprécient cette marque de confiance qui leur confère une certaine autonomie tout en assurant une pérennité des équipes de recherche. La recherche étant financée projet par projet, cet apport est un plus qui sécurise les équipes en place. »
L’APPEL D’OFFRE INTERNE
En complément de sa politique d’intéressement à la recherche, le CHU Dijon Bourgogne dégage pour 2021 une enveloppe de 250.000 euros sur ses fonds propres pour financer des projets de recherche portés par des professionnels médicaux et paramédicaux de l’établissement. Aucune thématique de projet n’est imposée et seuls des critères d’âge ont été fixés pour encourager spécifiquement les jeunes praticiens en leur donnant envie de s’inscrire dans une dynamique de recherche. Cette politique est menée en collaboration avec le Centre de lutte anti-cancer Georges François Leclerc (CGFL) qui effectue la même démarche au même moment. Une commission scientifique unique assure ensuite le classement des projets afin de prendre une décision collégiale.
Cette méthode permet en outre de renforcer les liens entre les deux établissements de santé. Cette année, au CHU, cinq projets médicaux seront ainsi soutenus, de même que trois projets par médicaux. Il s’agit d’une nouveauté, ce dispositif ayant autrefois été réservé aux personnels médicaux uniquement: « Nous constatons avec joie que les professionnels paramédicaux sont très moteurs et qu’ils désirent s’inscrire dans la recherche. En les incluant dans ce dispositif, nous souhaitons les inciter à continuer. Pour tous ces jeunes praticiens, nos critères de sélection sont un peu moins exigeants que ce qu’on peut retrouver au niveau interrégional ou national. Il s’agit vraiment de leur offrir une première marche d’accès à la recherche », résume Florence Martel.
UNE BOURSE À LA MOBILITÉ
Dans le cadre de leur cursus, les jeunes praticiens hospitaliers qui souhaitent avoir une carrière universitaire ont l’obligation d’effectuer une mobilité d’environ une année, en dehors de leur CHU d’origine. Le CHU Dijon Bourgogne a souhaité mettre en place un dispositif interne de soutien en créant une bourse à la mobilité, comme l’explique Florence Martel : « Il s’agit d’une initiative originale au sein des centres hospitaliers universitaires du territoire. Nous avons travaillé avec le professeur Creuzot Garcher, cheffe du pôle Recherche et santé publique, avec le professeur Marc Maynadié, doyen de la faculté des sciences de santé à l’université de Bourgogne, et la direction des affaires médicales à la création de deux bourses de mobilité par an. Nadège Baille, directrice générale, a soutenu le projet tout au long de sa conception. Ainsi, cette année, trois candidats se sont présentés à l’audition et deux d’entre eux vont donc pouvoir bénéficier de 25.000 euros chacun pour financer leur projet ».
UN NOUVEAU STATUT DE CHERCHEUR HOSPITALIER
Pour compléter ces dispositifs de soutien à la recherche, le CHU Dijon Bourgogne a décidé la création d’un statut spécifique de chercheur hospitalier. L’objectif est d’ouvrir l’accès à la grille d’ingénieur hospitalier de classe exceptionnelle à cinq ingénieurs de recherche clinique particulièrement impliqués dans la recherche : « Avec ce statut, nous nous adressons à des professionnels de la recherche qui ne sont ni médecins, ni paramédicaux. Il s’agit plutôt d’ingénieurs de recherche ayant un profil scientifique qui mènent des recherches en propre sur une thématique spécifique et qui ont une expertise reconnue au niveau national. Nous avons la chance d’en avoir quelques-uns à l’hôpital et nous avons à cœur d’encourager leur activité et de leur offrir la reconnaissance qu’ils méritent », souligne Florence Martel.