2050 : objectif neutralité carbone

Atmo Grand Est, en partenariat avec la Chambre d’agriculture du Grand Est organisait un webinaire transfrontalier (France,Allemagne, Suisse) afin d’aborder les interactions entre agriculture et pollution de l’atmosphère.

Les nuages ne s’arrêtent pas aux frontières, c’est bien connu. C’est pourquoi, afin d’aborder dans sa globalité les interactions entre pollution de l’atmosphère et agriculture, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air ATMO Grand Est et la Chambre d’Agriculture Grand Est ont organisé un webinaire transfrontalier, avec l’Allemagne et la Suisse. L’agriculture représente 10,5% des émissions de gaz à effet de serre dans l’Union européenne, bien loin derrière l’industrie de l’énergie et les transports, pour autant, elle est un des secteurs auquel on demande de faire de nombreux efforts concernant ses pratiques.

400 000 DÉCÈS PRÉMATURÉS PAR AN

Les participants ont ainsi dressé tour à tour un état des lieux pour ensuite esquisser des solutions à l’échelle européenne, puisque la plupart des directives sont décidées par les instances de l’Europe. « 400 000 décès prématurés européens sont dus à la pollution atmosphérique », rappelle Hélène Debernardi de la DRAAF Grand Est, poursuivant, « L’agriculture est un des postes de polluants atmosphériques avec des pertes d’azote sous forme d’ammoniac au niveau de la gestion des effluents et de la fertilisation mais aussi d’émissions de particules au niveau de l’activité liée aux cultures. » La Commission européenne vise ainsi 13% de moins d’ici 2030 des émissions d’ammoniac sur le territoire français avec un plan pour des épandages moins émissifs. Le projet ATMO Vision propose 5 mesures clés pour accompagner le secteur agricole. « Ce projet fournit aux institutions et administrations de nouveaux outils pour lutter contre les émissions de polluants dans l’atmosphère pour reconquérir la qualité de l’air du Rhin Supérieur. » Laeticia Prévost, chargée d’étude climat à la Chambre d’Agriculture Grand Est, souligne quant à elle, que si le secteur de l’agriculture est émetteur de polluants de l’air et de gaz à effet de serre (GES), il en est aussi fortement impacté, par le biais du changement climatique notamment. C’est une sorte de serpent qui se mord la queue, notamment dans le cas des cultures agricoles et viticoles, très répandues dans notre région. Celles-ci souffrent de l’invasion de certains insectes à cause du réchauffement des températures, mais les exploitants peinent à trouver d’autres alternatives que le traitement par produits phytosanitaires pour ne pas perdre une grande partie de leur récolte et donc de leur rendement. Pour autant, depuis 1990, les GES ont diminué de 40% quand la part des énergies renouvelables a elle, augmenté de 32%.

UN GREEN DEAL AGRICOLE

Les objectifs édictés par la Commission européenne sont ainsi ambitieux : zéro émission nette de gaz à effets de serre d’ici 2050, soit moins 55% d’ici 2030 par rapport à 1990. « Ceci n’est atteignable que par la mise en place d’un Green deal avec le secteur agricole dont l’objectif est de -35% de GES non CO2 par rapport à 2015 », explique Laeticia Prevost.