1 Milliard d’euros pour soutenir près de 700 000 salariés en chômage partiel

Si le bilan trimestriel du chômage régional affiche une stabilité, le seul mois de mars comptabilise 15 000 nouveaux chômeurs de catégorie A. D’ici à fin mai, cette progression devrait tripler et les aides et avances aux entreprises devraient atteindre 1 Milliard d’euros.

Avec 495 730 demandeurs d’emploi à fin mars dans le Grand Est, le chômage, toutes catégories confondues, est quasiment stable au premier trimestre 2020, comme c’est d’ailleurs le cas au niveau national. Sur un an, ce chômage global régional baisse de 2,1%. Comparativement, les données métropolitaines sont identiques, sur un trimestre comme sur un an. C’est dans la catégorie A (demandeurs sans aucun emploi), avec 3 000 nouvelles inscriptions en trois mois, que la situation s’est tendue : +1% en région et +0,8% en France. Dans cette catégorie, la plus sensible du marché du travail, la région comptabilise au premier trimestre 275 000 demandeurs, avec certaines nuances dans les dix départements régionaux comparativement au dernier trimestre 2019 : de +3% dans le Haut-Rhin à -0,2% dans la Meuse (+0,9% dans les Ardennes, +0,2% dans l’Aube et +1,2% dans la Marne).

L’EMPLOI VICTIME DE LA CRISE SANITAIRE

En décomposant par mois l’évolution du marché du travail, le mois de mars ouvre, après sept mois de baisse, un retour violent à la hausse (+246 000 inscrits en catégorie A au niveau national). Comme pour l’ensemble du territoire national, ce sont les inscriptions à Pôle Emploi du mois de mars qui expliquent cette dégradation. On compte ainsi pour cette période plus de 15 000 demandeurs supplémentaires dans la catégorie A en région, soit une progression de 6,7%. Ce choc mensuel est cependant inférieur à celui du niveau national (+7,1%). Au rang des régions les plus touchées figurent entre autres la Bretagne (+9,7%) et les Pays de la Loire (+9,6%).

Selon certaines projections des statisticiens de l’emploi, les mois d’avril et de mai vont amplifier cette dégradation, d’ailleurs atténuée par les aides de la Région (voir notre édition du 6 avril) et les actuelles mesures gouvernementales d’aide au chômage, mesures qui n’auront qu’un temps : fin mai précise le Gouvernement.

Le Grand Est comptabilise plus de 681 000 salariés en chômage partiel (7% de l’ensemble national) répartis dans 69 000 entreprises, soit un tiers des effectifs régionaux et 46% des unités de production, chiffres arrêtés au 16/04. La perte économique provisoire est évaluée à 33% pour le Grand Est, une estimation équivalente au niveau national. La DIRECCTE, Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi, estime à 900 M€ le coût du chômage partiel dans le Grand Est pour l’Etat avec une projection vers 1 Md€ d’ici à la fin du confinement.

Si les entreprises hésitent à licen- cier, elles n’embauchent plus. Et la perfusion financière pour leur survie est conséquente : 45,5 M€ pour le fonds de solidarité dédié aux indé- pendants, 111 M€ de report de char- ges pour plus de 35 000 entreprises régionales.

En déclinant ces deux dernières aides sur le territoire champardennais, ce sont plus de 9 000 entreprises qui en bénéficient pour un total de près de 90 M€.