Déjà 73 M€ pour la Marne grâce au Plan de Relance

Le Préfet de la Marne, Pierre N’Gahane expose les dispositifs dont peuvent se saisir les entreprises pour accélérer leurs projets.

En 2020, la cellule marnaise France Relance a étudié 143 dossiers, pour retenir 75 lauréats, mobilisant 73 millions d’euros de crédits.

«Le Plan de relance a une réalité territoriale ». Pour le Préfet de la Marne, Pierre N’Gahane, l’heure est à la pédagogie pour rappeler aux entreprises et aux collectivités qu’elles peuvent se saisir du Plan de relance pour les aider à faire vivre leurs projets.

À l’image des 29 entreprises du Grand Est lauréates du fonds de soutien aux investissements industriels dans les territoires, dont 6 sont marnaises (S.C.D.C. , Duguit Technologies, Charbonneaux-Brabant, Marne Métal Concept, Le Bâtiment Menuisier et Agromi).

En 2020 (chiffres arrêtés au 21 décembre), la cellule marnaise de France Relance animée par Denis Gaudin, secrétaire général de la Préfecture de la Marne et sous-préfet à la relance a ainsi étudié 143 dossiers, pour retenir 75 lauréats, mobilisant 73 millions d’euros. « 56 dossiers proviennent du territoire rémois, 56 du territoire de Châlons, 19 d’Epernay et 12 de Vitry », rappelle le Préfet, qui apprécie que l’ensemble des secteurs marnais soient émetteurs de projets. « Un des gros enjeux du plan de relance était de soutenir le bâtiment et les travaux publics », souligne Pierre N’Gahane. Les bénéficiaires du plan de relance dans la Marne sont en premier lieu les services et les opérateurs de l’Etat qui ont mobilisé 59,5 M€ de crédits. « Un dossier a été déposé pour le changement du système de chauffage de la base militaire de Mourmelon pour un montant de 40 M€ », cite en exemple Denis Gaudin.

21 dossiers de collectivités marnaises (communes et EPCI) ont été acceptés au titre de la dotation de soutien à l’investissement pour un montant de 4,3 M€.

« Cette somme a un effet levier puisqu’elle permet de financer 17 M€ de travaux », souligne le Préfet. « Elle se rajoute aux financements classiques de 15 M€ qui ont déjà été mobilisés par les services de l’Etat en 2020 ».

500 EMPLOIS CONFORTÉS EN RÉGION

Au titre des entreprises enfin, dix dossiers ont été acceptés pour des investissements industriels du territoire (7 dossiers), dans l’aéronautique, l’automobile et l’efficacité énergétique (1 dossier chacun) pour un montant global de 9,2 millions d’euros. À noter que plusieurs dossiers peuvent être déposés par une seule et même entreprise.

Doté de 400 millions d’euros d’ici à 2022 à l’échelle nationale, le fonds de soutien à l’investissement industriel dans les territoires vise à financer les projets industriels (créations et extensions de sites, modernisation, nouveaux équipements, etc.) les plus structurants pour les territoires et pouvant démarrer l’investissement au plus vite, à savoir entre 6 mois et un an. Les projets soutenus dans ce cadre sont sélectionnés par les Régions et les Préfectures de région, au travers de revues régionales d’accélération. Ces projets doivent « avoir un impact sociétal et économique fort : maintien et création d’emplois, décarbonation, formations, approfondissement des collaborations avec les acteurs territoriaux… »

À l’issue des revues régionales d’accélération en région Grand Est, 27 premiers projets lauréats ont été choisis pour qui bénéficier d’un soutien d’un montant global de 12 millions d’euros pour un volume d’investissement prévisionnel de 110 M€. Ces projets devraient conforter 500 emplois, entraîner la création d’au moins 254 emplois directs et de plusieurs centaines d’emplois indirects.

Toutes les informations relatives aux dispositifs sur www.economie.gouv.fr

Le secteur sanitaire et social devrait embaucher massivement

Depuis 2012, les embauches dans le secteur sanitaire et social ont connu une nette décélération. D’ici à 2030, les projections de l’INSEE mise sur 26 000 emplois nouveaux dans le Grand Est, très majoritairement dans les métiers de la santé.

En préambule de son enquête sur les besoins en aides à domicile et agents des services hospitaliers à l’horizon 2030, l’INSEE pointe la gestion des emplois dans le sanitaire et social : « Les emplois du domaine sanitaire et social sont fortement tributaires des décisions politiques en matière de santé, de sécurité sociale et d’éducation ». Comment étaient gérés, jusqu’ici, ces besoins ? Réponse de l’INSEE : le niveau de service est mesuré relativement aux effectifs d’enfants en bas âge et de personnes âgées dépendantes et fragiles. Quelles décisions ont été prises au fil du temps ? A l’hypothèse de prolongation des tendances récentes, qui aurait pu être envisagée avant la crise sanitaire, a été préférée celle du maintien du niveau des services existants. Voici dix ans, les ratios étaient de 29 infirmiers et 28 aides-soignants pour 1 000 personnes âgées de 60 ans et plus, la décision d’une baisse allant jusqu’à 25 infirmiers et 26 aides-soignants a perdu de sa pertinence. Un jugement quasi euphémique en cette période de crise.

UN ACTIF SUR HUIT DANS LE SANITAIRE ET SOCIAL

En 2017 dans le Grand Est, 274 200 personnes exercent dans le secteur du sanitaire et social, soit 13,3% des actifs employés, un rapport légèrement inférieur à celui de la France métropolitaine, hors Ile-de-France (13,5%) et qui reflète surtout le différentiel d’une moindre part de la région dans le secteur social. La part des infirmiers et des agents de service hospitaliers est plus importante dans le Grand Est, celle des aides à domicile et des spécialistes de la rééducation est plus faible. Que ce soit dans le Grand Est ou en France métropolitaine hors Ile-de-France, les effectifs du sanitaire et social ont plus progressé entre 2007 et 2012 (+24 600) qu’entre 2012 et 2017 (+ 8 300). Ce ralentissement est moins net dans les professions sanitaires. Dans les professions sociales, la tendance s’est inversée (+ 10 200 entre 2007 et 2012 et -1 800 entre 2012 et 2017).

La projection des emplois d’ici à 2030 fait apparaître 200 postes nouveaux pour les métiers du social et 26 000 pour les métiers de la santé. Dans le premier cas, la baisse est forte pour les assistantes maternelles et les professions de l’action sociale. Dans le second cas, l’INSEE envisage 9 500 postes supplémentaires pour les infirmiers et sages-femmes, 8 300 pour les aides-soignants et 6 300 pour les professions paramédicales. Le niveau d’aides-soignants, rapporté à la population des soixante ans et plus qui constituent la majorité des patients a baissé de 6,6% entre 2012 et 2017, après une hausse de 0,2% entre 2007 et 2012. Sans pour autant compenser cette baisse, le niveau d’infirmiers libéraux progresse. Ce mouvement correspond au développement de la médecine ambulatoire et du maintien à domicile plus fréquent des personnes âgées dépendantes. Dans les autres professions de santé aussi, la tendance est à l’exercice libéral. Les effectifs de ces professions ont doublé en dix ans.

Les effectifs du domaine social devraient rester inchangés jusqu’en 2030. Pourtant, 240 emplois d’aides à domicile seraient créés par an. Le domaine sanitaire (aides-soignants, infirmiers salariés et agents de service hospitaliers) gagnerait 2 000 emplois par an. Au total, 26 200 emplois seraient créés dans le champ sanitaire et social entre 2017 et 2030. Si les tendances démographiques récentes se maintiennent, les personnes âgées dépendantes seraient 263 000 en 2030 et 325 000 en 2050 dans le Grand Est contre 219 400 en 2017, soit une augmentation de 20% en 2030 et de 48% en 2050. Cette évolution aura donc une incidence sur celle de l’emploi lié à la dépendance (infirmiers libéraux, aides à domicile, aides-soignants et agents de service en institution). Ce type d’emploi devrait croître fortement à partir de 2021.