Incubée au ThincLab, la start-up châlonnaise Degineo veut fluidifier le business de l’impression 3D.
Degineo, création châlonnaise d’un diplômé des écoles consulaires locales – les Instituts Supérieurs de Promotion Industrielle (IPI) et d’Ingénierie d’Affaires (ISIACC) – a déjà profité de l’écosystème du ThincLab pour être financé par un business angel australien. « J’ai créé un logiciel de prise de commande à destination des imprimeurs 3D et de leurs clients. Je suis parti du constat que le marché est tellement vaste qu’il est compliqué pour des professionnels de trouver la bonne matière et la bonne technologie lorsqu’ils veulent faire produire des pièces en fabrication additive », explique Karim Keddache. Il estime aussi que les délais sont longs, même pour simplement obtenir une réponse à un devis. Dans le même temps, les imprimeurs perdent selon lui trop de temps dans des tâches à faible valeur ajoutée et utilisent des logiciels complexes.
« Degineo relie donc les imprimeurs avec leurs clients et fonctionne comme un apporteur d’affaires. Pour le client final, le processus de commande est simplifié : il importe son fichier et choisit différentes caractéristiques. L’imprimeur reçoit des demandes prêtes à produire, il est soulagé de la logistique et le paiement s’effectue par Degineo », indique le chef d’entreprise qui emploie actuellement deux salariés.
Pour le moment, il travaille avec des imprimeurs du Grand Est comme 3D Morphoz (Reims), diStudio3D (Troyes) et ITE Conception (Damery), mais, à terme, c’est le marché national des quelque 300 spécialistes de la fabrication additive qu’il vise. « Les services de Degineo seront ensuite proposés en Europe et en Australie », annonce déjà Karim Keddache dont le modèle économique se base sur un abonnement pour les imprimeurs et une commission sur les opérations réalisées.
Un jeune entrepreneur bien entouré
À 30 ans, Karim Keddache est un jeune entrepreneur convaincu du potentiel du marché de l’impression 3D. Celui qui a « eu le déclic » des études après avoir été orienté en BEP est ensuite allé jusqu’à obtenir deux Masters, avec déjà une idée précise de son projet entrepreneurial : « J’ai beaucoup travaillé sur la R&D de Degineo et recherché des partenaires avant même de créer la société en août 2016 ». Avec son projet, il a su obtenir le soutien financier du directeur de l’IPI (Ferry Quenet) et de consultants de l’école pour l’aider à se lancer. « J’ai ensuite été accompagné par la Semcha (société d’économie mixte de Châlons, ndlr) et rejoint le ThincLab dès son ouverture », explique-t-il. Au ThincLab, il a trouvé son premier investisseur australien, rejoint par Olivier Fache (directeur de la Scapest) et deux patrons rémois : Maxime Valette (Le Bloc) et Frédéric Grunblatt (Vitafrais). Des business angels qui lui apportent aussi leur expérience et leur expertise. Accompagné par Grand E-nov et KPMG, l’entrepreneur prépare une levée de fonds en 2019 pour financer son développement commercial et poursuivre sa R&D afin de proposer de nouveaux services.