DéClics numériques : 10 000 demandeurs d’emploi bientôt accompagnés

Cédric O, secrétaire d’État au numérique et Nadia Pellefigue, vice- présidente de la Région le 28 septembre à Toulouse.

L’association Diversidays, avec l’appui de la Région, du Medef 31, de la CPME31, de Face Grand Toulouse, de la CCI, du Conseil départemental et de Pôle emploi, lance son nouveau programme en Haute-Garonne.

Le numérique est-il en passe de devenir le nouvel Eldorado de la reconversion ? À Toulouse, on n’est pas loin de le penser à voir les annonces faites ce lundi 28 septembre dans le cadre de la Mêlée numérique, au quai des Savoirs par Mounira Hamdi et Anthony Babkine, les cofondateurs de l’association Diversidays. Labellisée French Tech Tremplin et soutenue par Pôle emploi, le Secrétariat d’état au numérique et le ministère délégué à l’égalité Femmes Hommes, l’association, créée en 2017, milite en faveur de l’égalité des chances et promeut une plus grande diversité dans le secteur du numérique.

Elle a lancé la semaine dernière à Toulouse la deuxième session de son nouveau programme d’accompagnement DéClics numériques. Un lancement en grande pompe puisque l’événement s’est déroulé en présence de Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique, de Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Occitanie et de Serge Lemaitre, directeur régional de Pôle emploi.

À cette occasion, l’association a affiché son ambition, à savoir « accompagner 10 000 demandeurs d’emploi vers les métiers du numérique d’ici 2021 », résume Mounira Hamdi. Après le lancement à Montpellier en juillet, d’une première session de son programme DéClics numériques, cette déclinaison haut-garonnaise s’adresse, elle aussi, aux personnes résidant dans les quartiers prioritaires de la Ville ou en zone de revitalisation rurale.

À travers un parcours 100 % digital, il s’agit en l’occurrence d’accompagner les demandeurs d’emploi dans leur transition professionnelle vers les métiers du numérique. Ceux- ci se voient ainsi proposer des rencontres dématérialisées avec des mentors, puis des ateliers en visioconférences (bilan de compétence et travail sur les soft skills). À l’issue de cette première phase, les participants peuvent postuler à des offres numériques déposées par les entreprises de la région ou rejoindre une formation numérique. L’opération qui a débuté le 28 septembre se poursuit jusqu’au 9 octobre et doit permettre d’accueillir plus de 600 participants en ligne.

Dans l’Hérault, ce sont 330 personnes qui ont ainsi pu être accompagnées dans leur reconversion, grâce à l’appui notamment de grandes entreprises telles que Pierre Fabre, EDF, Axa ou encore Google France, de la Région et de Pôle emploi Hérault. Pour son directeur, Joseph Sanfilippo, l’opération est un succès. « Nous avons voulu nous adresser particulièrement à un public féminin qui ne se projette pas suffisamment vers ses métiers. Résultats : 77 % des inscrits étaient des femmes et nous avons reçu un taux de satisfaction global de 84 % ».

« Le monde du numérique est encore trop uniforme, pointe de son côté Cédric O, car il est à la fois très masculin et très souvent centré sur une catégorie socioprofessionnelle, des étudiants brillants sortis des grandes écoles. Cela pose des problèmes en termes d’égalité, parce qu’il n’est pas normal que ce monde soit aussi fermé à la diversité mais également en termes de performances car, on le sait, la diversité est un facteur de performance. Mais cela pose aussi à court ou moyen terme une question de soutenabilité du modèle, avec cette colère, ce rejet à l’égard du monde du numérique que l’on voit monter dans certains endroits, parce qu’il ne représente pas toute la société. On a donc besoin que le numérique soit beaucoup plus divers. C’est aussi l’ambition du programme French Tech Tremplin qui vise à aller chercher des profils d’entrepreneurs, là où on n’a pas l’habitude de les trouver. Cela a permis d’accompagner 150 personnes au total partout en France. Sur deux ans, la mission French Tech consacre 15 M€ à ce dispositif. »

Afin de dupliquer plus largement son programme, l’association cherche à lever 2 M€.