De très bons résultats pour le centre nucléaire de Chooz

Laurent Berthier, directeur de la centrale de Chooz.

En plus de ses 800 salariés et 200 prestataires permanents, la site nucléaire de Chooz fait aussi intervenir 1 400 à 2 300 personnes pour de grosses opérations de maintenance comme la visite décennale qui va nécessiter un investissement de 100 M€.

En 2019, la centrale nucléaire de Chooz a pour objectif de produire 18,8 TWh d’électricité et de réussir sa visite décennale sur l’unité de production numéro deux. Au delà du renouvellement du combustible, cette étape importante et d’envergure va amener EDF à faire des tests et des contrôles de grande ampleur sur le matériel.

Ces différentes opérations, qui se dérouleront du 15 mars jusqu’à l’été, permettent d’améliorer les installations et le niveau de sûreté. EDF va ainsi injecter 100 millions d’euros dans ce chantier qui débouchera sur l’exécution de plus de 20 000 activités de maintenance et nécessitera l’intervention sur le terrain, à son pic, de 2 300 prestataires. Entraînant un arrêt d’environ 130 jours. En ligne de mire : l’obtention de l’autorité de sûreté nucléaire du permis pour exploiter la centrale une décennie supplémentaire.

Enfin, lors du second semestre 2019, Laurent Berthier et ses équipes prépareront les deux arrêts programmés pour 2020 : celui dédié à la visite décennale de l’unité de production n°1 fixé entre février et juin et l’arrêt simple de rechargement sur la tranche 2 prévu entre août et septembre de la même année.

21,6TWH DE PRODUCTION EN 2018

En 2018, le directeur annonce une production de 21,6 TWh pour le réseau électrique français, « ce qui représente 5,5 % de la production d’électricité nucléaire en France. Un de nos meilleurs résultats depuis l’entrée en exploitation de la centrale en 1996 ». Ce qui prouve aussi que la durée de l’arrêt de tranche survenu en juillet et août 2018 sur l’unité de production n°1 pour laquelle un renouvellement de combustible et des travaux de maintenance étaient programmés a été bien maîtrisé. Une opération ayant nécessité un investissement de 25 millions d’euros et l’intervention de 1400 prestataires.

Laurent Berthier s’est aussi félicité du très bon niveau de disponibilité des installations qui ont fourni de l’électricité durant 96,7 jours sur 100. « Cela signifie que nos matériels sont très fiables », apprécie-t-il. Ces résultats auraient même pu être meilleurs si l’unité de production n° 1 n’avait pas été arrêtée pendant 20 jours suite à l’application d’un accord transfrontalier entre la France et la Belgique prévoyant l’arrêt d’un réacteur si le niveau de la Meuse atteint un débit inférieur à 22 mètres-cubes par seconde sur douze jours glissants. « Il est nécessaire à l’avenir de rénover cet accord qui date de 1998. J’en- tends évoquer le sujet avec les pouvoirs publics et les parties prenantes car ce document ne répond pas à nos enjeux industriels », estime Laurent Berthier.

EMBAUCHE DE 34 SALARIÉS

Concernant l’emploi, 34 salariés dont 24 Ardennais ont été embauchés dans tous les domaines (maintenance, exploitation, logistique) avant de suivre une formation de huit semaines sur la connaissance du métier et les enjeux du nucléaire. 84 .000 heures de formation continue et de compétences ont aussi été assurées en 2018. Rappelons que la centrale fait aussi travailler 200 prestataires permanents qui œuvrent en continu dans des activités comme le montage des échafaudages, le gardiennage, la documentation et la frappe des documents.

Sûreté nucléaire et sécurité des salaries : des priorités pour EDF
Autre axe majeur pour le directeur de la centrale : la sécurité des 800 salariés et 200 prestataires employés sur le site. « Seulement quatre accidents du travail avec arrêt ont été relevés sur deux millions d’heures travaillées. Une belle performance pour notre industrie, due au travail de fond que nous réalisons avec la GIM-Est, l’association régionale des prestataires, pour développer une véritable culture-sécurité et une vigilance partagée ».
En matière de sûreté, Laurent Berthier rappelle que 2018 avait aussi permis grâce à un investissement de 50 millions d’euros de finaliser la construction de deux diesels ultimes de secours afin de garantir l’utilisation électrique de nos équipements en cas d’aléas climatiques extrêmes. En matière de sûreté, il rappelle d’ailleurs le travail mené quotidiennement : « 28 événements significatifs et caractérisés furent déclarés pour la sûreté dont trois ayant nécessité une analyse plus poussée. On en a tiré un retour d’expérience que nous avons partagé avec d’autres centrales françaises. Les enseignements que nous tirons de ces expériences montrent que l’on doit encore renforcer notre rigueur ».