De nouvelles formations pour les apprentis

400 nouveaux apprentis ont pris le chemin des formations sur les différents sites de l’UIMM Champagne Ardenne.

Les apprentis ont majoritairement effectué leur rentrée dans les CFA et pôles de formation spécialisés. Si de nouvelles écoles et diplômes ont vu le jour, il n’empêche que dans le contexte de crise économique et sanitaire actuel, trouver une entreprise est plus compliqué. Pour répondre aux besoins de formations, l’État a mis en place une aide à l’embauche pour les entreprises.

C’est dans un contexte perturbé que les apprentis ont effectué cette rentrée 2020. La crise sanitaire a mis à mal les entreprises, qui préoccupées à sortir la tête de l’eau, ne peuvent pas autant que les années précédentes, embaucher un jeune apprenti. C’est pourquoi, devant cette situation, l’État a mis en place dès le mois de juillet, un plan intitulé « 1 jeune, 1 solution ». Cette aide exceptionnelle au recrutement d’alternants (apprentis et jeunes en contrat de professionnalisation) s’applique du CAP au Master, pour toutes les entreprises. Nationalement, ce plan est doté d’une enveloppe de 6,5 milliards d’euros.

5 À 8 000 EUROS D’AIDES DE L’ÉTAT

L’objectif est que le reste à charge du coût du recrutement d’un salarié en contrat d’apprentissage soit très faible pour l’employeur. L’aide apportée, de 5 000 € pour un apprenti de moins de 18 ans et de 8 000 € pour un apprenti majeur, doit couvrir 100 % du salaire de celui de moins de 21 ans et 80 % du salaire de celui de 21 à 25 ans révolus.

« Aujourd’hui, ce qui peut bloquer l’embauche d’un apprenti, c’est la lente reprise d’activité. Former un jeune c’est mettre à disposition un salarié pour le former, l’accompagner, il faut en avoir la possibilité », souligne Delphine Daniaud, Responsable sourcing, orientation, placement à l’UIMM Champagne-Ardenne. Ce à quoi abonde Michel Boulant, président de la Chambre des Métiers 51 : « Le critère premier des artisans en ce moment c’est de pérenniser leur activité. Bien sûr, la situation est différente selon les secteurs. Dans le bâtiment, les artisans ont pour l’instant les chantiers signés avant le confinement. Chez les coiffeurs en revanche ou dans les services, la situation est beaucoup plus compliquée. »

Le nombre de contrats d’apprentissage est ainsi inférieur à celui de l’année dernière, « avec une baisse manifeste », indique Michel Bouland. Les entreprises et les apprentis ont 6 mois pour entamer une collaboration. « Un laps de temps normalement suffisant », précise Aurélien Cattez, responsable du site de Reims à l’UIMM. « À double tranchant », juge en revanche Michel Boulant, pour qui, les entreprises seront peut-être « encore moins en capacité d’embaucher dans 6 mois, avec les échéances de PGE à rembourser. » D’autant que les aides apportées par l’État ne sont valables que pour la première année.

Pour les 2e et 3e années d’apprentissage du jeune et pour les contrats signés après le 28 février 2021, les entreprises de moins de 250 salariés bénéficient de l’aide unique c’est à dire : 2 000 € maximum pour la 2e année d’exécution du contrat d’apprentissage et 1 200 € pour la 3e année d’exécution du contrat d’apprentissage. « Durant la période où l’apprenti ne trouve pas d’entreprise, l’UIMM dispense des cours de coaching, permettant un travail sur l’image de soi et le savoir-être au travail », explique Delphine Daniaud. En 2020, l’UIMM enregistre 400 nouveaux apprentis, dont 350 inscrits sous contrat. Pour lever la majorité des freins, l’UIMM propose des aides aux permis, la mobilité étant un des principaux. « Le taux d’insertion à la fin de l’apprentissage est de 85% », indique Aurélien Cattez.

Afin de pallier la chute des offres, les organismes ont ouvert de nouvelles formations (voir ci-dessous) diplomantes, notamment basées sur les nouvelles technologies et l’innovation. « Professionnellement, il y a une vraie demande et au niveau des jeunes, un véritable engouement. La licence pro robotique en partenariat avec l’IUT et l’ESIReims accueille cette année une promotion de 15 élèves, venus de la région mais aussi du reste de la France », souligne le responsable de pôle. « On est dans l’innovation, la maintenance 4.0 et ainsi, dans les objectifs et feuille de route engagés par le gouvernement. »

Comme il aime à le répéter : « les apprentis d’aujourd’hui sont les salariés de demain. » C’est pourquoi, les formations doivent être en adéquation avec les futurs enjeux industriels et économiques.

L’IFAG s’ancre au Campus Sup Ardenne

École de management et d’entrepreunariat formant des managers, des commerciaux, des communicants mais aussi des créateurs et repreneurs d’entreprises, l’IFAG est désormais présente sur le Campus Sup Ardenne. Elle y accueille un nouveau parcours de formation de trois ans, conduisant à un Bachelor responsable opérationnel d’activité.

Cette filière par apprentissage et sans contrainte financière a été choisie par la CCI des Ardennes et le pôle formation UIMM Champagne Ardenne. 25 apprentis ardennais qui pourront être accompagnés dans l’obtention d’un permis de conduire ont d’ores et déjà intégré la première promotion dans les trois diplômes suivants : le BTS manager opérationnel (13 apprenants locaux) et le Bachelor ROA (9) dispensés à Charleville-Mézières, ainsi que le MBA Manager stratégique enseigné sur le campus de Reims (3).

Neuf formateurs issus du monde de l’entreprise sont chargés de donner les cours. Parmi ces intervenants, on note la présence de Mustapha Khelladi, patron d’Hanon System, Stéphane Pierret, directeur Gemo à Villers-Semeuse, Patrick Fondrieschi, ancien RH à la retraite ayant exercé à la centrale de Chooz et Aline Hanot, une native de Revin spécialisée dans le coaching.

180 ÉTUDIANTS ET 60 PROFESSEURS AU PÔLE FORMATION

Sébastien Guenet, le directeur du Campus IFAG à Charleville-Mézières et Reims, se félicite de cette formation adaptée au territoire. « Suite à un partenariat très conjoint entre les campus de Charleville-Mézières et Reims, une équipe pédagogique mutualisée va exercer sur les deux sites et permettre à de jeunes Ardennais, actuellement en situation post bac et sensibilisés à la pratique du management global de l’entreprise, d’être accueillis en apprentissage dans deux filières. Après deux ans de cursus, ils pourront prétendre à la délivrance d’un BTS sectorisé commerce et services et au bout de trois ans, à un Bachelor multi sectoriel destiné à de futurs managers intermédiaires ou à de potentiels postes de dirigeants d’entreprises. Tous ces jeunes bénéficieront d’une formation gratuite et rémunérée dans le cadre d’un contrat d’apprentissage. Un MBA manager stratégique va également ouvrir à Reims à quinze apprenants. »

Après les écoles de gestion et de commerce, l’école supérieur de comptabilité et d’économie des entreprises, Simplon et le réseau Négoventis en plus de la formation continue et des cours du soir, le pôle formation de la CCI s’étoffe. Il accueille désormais 180 étudiants et 60 professeurs.