La dernière audience solennelle du Tribunal de grande instance de Dijon a servi de cadre à l’installation de six nouveaux magistrats qui ne seront pas de trop pour faire face à une lourde charge de travail, dans un contexte en profonde évolution.
Si l’installation de nouveaux magistrats est un exercice auquel l’institution judiciaire est rompue, celle qui a eu lieu le 6 septembre, lors d’une audience solennelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Dijon revêtait néanmoins un caractère un peu plus particulier. Bruno Laplane, président du TGI, n’a pas manqué, dans son introduction à la cérémonie, de rappeler combien les six magistrats arrivant ce jour-là étaient attendus. Entre une charge de travail croissante et un contexte en évolution forte, le monde judiciaire dijonnais semble, à l’image de ce qui se passe dans l’ensemble du pays, à la peine.
La révolution digitale et numérique, les réformes en cours, transforment en profondeur l’institution qui n’a pas toujours, en face, les moyens humains suffisants pour suivre. Bruno Laplane a rappelé les projets ambitieux lancés, qui concernent la numérisation et la dématérialisation des procédures pénales. Dijon, soulignait-il, est d’ailleurs l’un des sites pilotes en France pour la mise en œuvre du volet « Peine » de la loi de rénovation de la justice. Les six nouveaux magistrats étaient vivement encouragés à se joindre aux groupes de travail qui « planchent » actuellement sur ces thématiques. « Vous rejoignez une juridiction qui a connu, et connaît des difficultés, précisait Bruno Laplane aux nouveaux arrivants, elle est en mouvement et mobilisée sur plusieurs problématiques. De nombreux dossiers nous concernent : la montée en puissance du pôle social, le développement des pratiques de conciliation, les travaux préparatifs à la création du Tribunal judiciaire (*), prévu pour le 1er janvier 2020, le développement de la dématérialisation et celui des alternatives à l’incarcération ». L’impatience, quant à l’arrivée de nouveaux effectifs au TGI, ne concerne d’ailleurs pas que les magistrats : l’audience solennelle du 6 septembre fut aussi l’occasion d’accueillir en leur fonction huit nouveaux greffiers, tout en rappelant qu’en 2019, jusqu’à 25 % de l’effectif du greffe a parfois été vacant, ceci alors même que l’École nationale des greffes (ENG), sise à Dijon n’a jamais formé autant de ces fonctionnaires indispensables au bon fonctionnement de la justice. L’urgence est donc bien réelle.
Les six nouveaux magistrats sont les suivants :
-Anne-Sophie Beyssac, substitut, qui est notamment passé par l’ENG en tant qu’enseignante.
-Chloé Garnier, vice-présidente du TGI.
-Anne-Lise Jean, juge, auparavant juge des enfants à Béthune, dans le Pas-de-Calais.
-Pascal Labonne-Collin, procureur de la République adjoint, qui fut par le passé avocat avant de rejoindre la magistrature en 2001. Il a été juge des enfants à Cayenne, en Guyane. À Dijon, il sera en charge de la division économique et financière.
-Aude Richard, vice-présidente du TGI.
-LaetitiaToselli, vice-présidente du TGI, qui fut auparavant juge au Creusot, en Saône-et-Loire.
(*) Le tribunal judiciaire est une création découlant de la loi de programmation et de réforme de la justice du 23 mars dernier. Il se traduit par une fusion des tribunaux de grande instance et des tribunaux d’instance. (source : service-public.fr)