C’est un connaisseur et défenseur de l’entreprise et de l’œnotourisme que le Wine & Business Club de Reims accueillait récemment en la personne de l’ancien ministre Hervé Novelli.
Lorsque Hervé Novelli assure que, bien davantage que l’alcool par lequel ses détracteurs le désignent, le vin est d’abord un produit de civilisation, les membres du Wine & Business Club ne peuvent que l’approuver. Il est vrai que l’ancien ministre, invité d’honneur de la réunion de mai, sait un peu de quoi il parle, lui qui a créé le label Vignobles et Découvertes, et fondé le Conseil supérieur de l’œnotourisme, dont il est aujourd’hui président.
Pour autant – et avant d’en arriver là – le parcours d’Hervé Novelli ne manque pas d’éclectisme. Originaire d’une famille de petits entrepreneurs, il débute avec un CAP de mécanique, qu’il complètera d’une… maîtrise de gestion à Dauphine. Il entrera ensuite à la Chambre syndicale française de la sidérurgie, et fréquentera l’assemblée des communautés européennes (ancêtre du parlement européen) en qualité de lobbyiste français de la sidérurgie, sans savoir alors qu’il deviendrait un jour député européen.
DU MONDE DES PME À CELUI DES POUVOIRS PUBLICS
Reprenant en 1982 les affaires familiales, il comprend que la question de la transmission d’entreprise est fondamentale. En 1986, son ami Alain Madelin, devenu ministre de l’Industrie, l’appelle comme chef de cabinet.
Il passe alors du monde des PME à celui des pouvoirs publics et de l’Etat. Député en 1993, il sera ensuite ministre des gouvernements Fillon (entreprises et commerce extérieur puis tourisme et consommation), passant trois ans et demi à Bercy.
Il est le père de la première loi de modernisation de l’économie, et celui de l’auto-entreprise, qui est sa grande fierté (il y a 1,3 million d’auto entrepreneurs en France). « Les Français ont un appétit pour la création d’entreprise à titre personnel. L’accès à ce monde de l’initiative individuelle est aujourd’hui possible grâce au numérique », observe Hervé Novelli. Il estime par ailleurs que ce statut de l’auto-entrepreneur est parfaitement adapté à la révolution numérique, par la rencontre de l’offre et de la demande via les plateformes numériques. Bien entendu, il faut le faire évoluer, avec en perspective le défi de la protection sociale.
Dans l’œnotourisme, Hervé Novelli voit une filière d’avenir (la France accueille chaque année 10 millions d’œnotouristes). À ses yeux, il faut en faire un produit culturel représentatif du territoire. D’ailleurs, Hervé Novelli a arrêté la politique, mais pas l’œnotourisme.
Les grands flacons du Domaine Pascal Jolivet
Le Domaine Pascal Jolivet (Sancerre), représenté par son responsable commercial, Clément Malochet, avait fait les choses en grand pour cette réunion du Wine & Business Club, ne présentant que des vins en magnums ou jéroboam ! Clément Malochet s’est fait un plaisir de rappeler que c’est l’un des premiers clients de Pascal Jolivet qui lui a suggéré de mettre son nom sur les étiquettes de ses bouteilles, et qu’il s’agissait tout simplement de Gérard Boyer ! Les vins de Sancerre sont plutôt faits pour être bus jeunes, mais restent aptes au vieillissement, à plus forte raison lorsqu’ils sont en grands flacons. Ceux du Domaine Pascal Jolivet sont vinifiés de façon 100 % naturelle, sans levures, et sans « bois » : c’est le terroir qui parle, pour donner des vins minéraux, tendus. Avec un côté « féminin » qu’apprécie le propriétaire – et c’est sans doute la raison pour laquelle l’œnologue maison et une femme !
Les avant-premières du champagne Laurent-Perrier
Les invités du Wine sont des veinards qui ont régulièrement l’occasion de découvrir des cuvées avant tout le monde ! Lors de la réunion de mai, la Maison Laurent-Perrier, représentée par son directeur de marché France et Europe du Nord, Olivier Kanengieser, n’avait donc pas chipoté en la matière puisque les trois cuvées proposées n’étaient pas encore commercialisées. Ainsi du brut millésimé 2008 dégusté à l’apéritif (50 % pinot noir, 50 % chardonnay). Ainsi du blanc de blancs brut nature, tout nouveau vin de gastronomie magnifiant l’expertise de Laurent-Perrier pour le chardonnay et les alliances mets/vins – on rappellera que la Maison a été l’une des premières à produire un brut nature, en 1981. Et ainsi de la cuvée Grand Siècle, le must maison, dans sa 24e édition (la première datant de 1959), assemblage de 2007, 2006 et 2004, tout en structure, élégance, amplitude, profondeur et, bien sûr, fraîcheur.