Décidément, la crise sanitaire n’épargne rien, ni personne. Même cette grande figure historique qu’est Charles de Gaulle en aura pâti alors même qu’on célèbre cette année le 130e anniversaire de sa naissance, le 50e de sa mort et le 80e de l’appel du 18 juin. Peu de temps avant le confinement, la Région Grand Est et la Fondation Charles de Gaulle avaient signé une convention autour du thème « 2020, année de Gaulle ; Grand Est, terre de mémoire ». Dans ce cadre, tout un programme d’animations, d’expositions, d’initiatives culturelles ou encore de publication de livres et de tournage de film a été mis sur pieds. À Colombey-les-Deux-Eglises, en Haute-Marne, deux lieux emblématiques liés à la présence du Général dans la région ont subi les répercussions de la crise sanitaire en fermant leurs portes aux visiteurs pendant le confinement.
Depuis le 8 juin, le Mémorial Charles-de-Gaulle et le domaine de la Boisserie ont de nouveau ouvert leurs portes aux visiteurs, avec la mise en place d’un protocole sanitaire incluant port du masque dès 10 ans, mise à disposition de gel hydroalcoolique et sens unique de visite. Le nom de ce village haut-marnais de 700 habitants est indissociable à jamais de la famille de Gaulle. Alors lieutenant-colonel, de Gaulle achète dans cette commune, en viager, une ancienne brasserie en 1934. En 1946, il s’y installe définitivement avec sa famille. Le Général de Gaulle restera fidèle à la Boisserie – que l’on peut visiter aujourd’hui – tout au long de sa vie. Le Général de Gaulle décédera le 9 novembre 1970, et son épouse Yvonne en novembre 1979. Tous deux sont enterrés au cimetière de Colombey-les-Deux-Églises. En cette année anniversaire, visiter le Mémorial est une bonne occasion de revenir sur le parcours d’un homme qui aura profondément marqué le destin de la France.
Horaires d’ouverture du Mémorial :
Tous les jours de 10h à 18h
Horaires d’ouverture de la Boisserie :
Tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 18h
En tant que président de la République, le général de Gaulle a toujours voulu que la France puisse faire entendre sa voix dans le concert des nations, par exemple en s’opposant à l’Otan ou en lançant le fameux « vive le Québec libre ». Il fut aussi parmi les premiers chefs d’états de grandes nations à tendre la main aux pays du Tiers-Monde.
Le Mémorial de Colombey-les-Deux-Eglises abrite également des véhicules emblématiques utilisés par le Général de Gaulle. Cette DS19 de Citroën est historique : à son bord, le 22 août 1962, au Petit-Clamart, près de Paris, le Général échappait aux balles d'un commando de partisans de l'Algérie française. Parmi les 150 balles tirées, une vingtaine avaient atteint la DS 19, sans atteindre, miraculeusement, Charles de Gaulle et son épouse Yvonne qui rentraient alors à la Boisserie. Aujourd’hui, des croix blanches bien visibles signalent l’impact des balles sur la carrosserie.
Un authentique char Hotchkiss H39 de 12 tonnes est présent sur le parvis du Mémorial. Ce blindé a participé aux combats en 1940. Ce char léger, utilisé par l’armée française et capable d’atteindre 36 km/h, a servi pendant la Bataille de France.
L’un des aspects majeurs est évidemment le rôle prépondérant joué par De Gaulle dans la libération de la France. Films, affiches, photos, documents sonores retracent les grands évènements liés à la Libération.
Le bâtiment consacré à la mémoire du Général de Gaulle a été inauguré le 10 octobre 2008 par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Sur 4000 m2 de bâtiments construits au pied de la Croix de Lorraine se situent des salles pédagogiques, un amphithéâtre, des espaces d’exposition, une boutique et un café.
L’exposition « 1940, il est devenu de Gaulle », visible jusqu'au 30 décembre, se tient en ce moment dans le hall d’accueil du mémorial. Cette exposition, qui comporte également une version adaptée au jeune public, revient en particulier sur le parcours militaire de Charles de Gaulle, l’évolution du blindé de 1914 à 1940 ainsi que les batailles de Montcornet, Crécy-sur-Serre et Abbeville durant lesquelles celui qui était alors colonel s’est illustré avant d’entrer au gouvernement de Paul Reynaud et de partir pour Londres début juin 1940. Une année cruciale pour De Gaulle, qui devient le leader de la France Libre après le fameux Appel du 18 juin à Londres.
