Plusieurs professionnels dijonnais, qui exercent dans des domaines très différents, ont constitué leur propre espace de coworking. Un concept singulier qui tient à la fois de la coopérative et de l’espace ouvert aux autres.
Ils sont six et sont peut-être parvenus à la synthèse entre la colocation et l’espace de coworking. Sonia Blanc, Frédéric Content, Laetitia Defaux, Maud Gelle, Séverine Grosjean et Ange-Lyne Janssen opèrent dans des domaines professionnels très divers, mais sur un même lieu : un appartement situé au 23 du boulevard Thiers, au centre de Dijon. Le « 23 Thiers » a rejoint la liste, déjà longue, d’espaces de coworking qui ont émergé ces dernières années dans la capitale régionale. Toutefois, celui-ci est d’une essence un peu particulière.
Là où, en général, l’espace de coworking est un site où l’on ne fait que passer, eux ont décidé de faire du leur un véritable lieu de vie, miroir de leurs activités respectives. « On est plus sur un modèle de colocation entre professionnels », explique Frédéric Content. Lui est art-thérapeute et artiste-peintre. Maud a créé l’application Adopte une robe, sorte de « bla-bla car » des robes de soirée, Sonia et Laetitia sont photographes, Séverine, couturière (elle travaille notamment pour le comité des miss), quant à Ange-Lyne, elle fait partie du collectif de designers A4.
Cette dernière a d’ailleurs été pour beaucoup dans la genèse du projet « 23 Thiers ». L’espace a ouvert ses portes en décembre 2018 et chacun des professionnels présents occupe une pièce en particulier. Le loyer est ainsi proportionnel au nombre de mètres carrés occupés.
CURIEUX ET ATTACHANT MÉLANGE
Parmi les six occupants actuels (sur notre photo, Maud Gelle et Frédéric Content), certains sont présents en permanence, d’autres, plus occasionnellement. L’appartement offre en tout cas un curieux et attachant mélange d’ambiances, entre l’imposant dressing d’Adopte une robe, l’atelier de peinture de Frédéric Content ou les clichés des photographes. L’utilisation des lieux est ainsi très variée. « Pour ma part, souligne Frédéric Content, je propose aussi des ateliers d’expression libre qui permettent à chacun de venir s’essayer à des pratiques d’arts plastiques, ne serait-ce que pour découvrir un potentiel de créativité insoupçonné ». Les photographes réalisent parfois ici leurs shootings. Sur un plan très concret, les occupants se réunissent régulièrement afin de gérer au mieux les questions d’ordre « logistiques ». De manière générale, cet espace de coworking à l’ambiance très coopérative fonctionne selon un axe majoritairement artistique mais ses initiateurs demeurent ouverts à d’autres arrivées, le tout étant de partager un état d’esprit. En mai dernier, ils ont réalisé une opération portes-ouvertes, initiative qui devrait se répéter à l’automne et, plus globalement, le « 23 Thiers » devrait aussi développer des expositions photographiques ou de peintures. Une adresse à suivre donc…
