Couturière nouvelle génération

Natacha Petite. Elle a créé sa marque d’accessoires zéro déchets, Niki, basée sur la récupération de textile et l’économie circulaire.

L’aspect recyclable des tissus a assurément guidé Natacha Petite, couturière de formation, qui s’intéresse au zéro déchet depuis plus d’une décennie, et qui a créé avant le confinement sa marque Niki. C’est un livre de Béa Johnson qui, à l’époque, a fait écho en elle, et a insufflé de fil en aiguille des changements dans son quotidien. Dès lors, cette médaillée au concours des Meilleurs Ouvriers de France en 2010, a commencé à confectionner ses propres accessoires plus respectueux de l’environnement. La jeune femme, alors fraîchement diplômée d’un BTS des métiers de la mode à Toulouse et qui a fait ses classes à Séville chez Patricia Buffuna décide, dans un premier temps, de créer sa marque d’accessoires « Pasha » avec sa mère avant d’écourter cette aventure entrepreneuriale advenue trop tôt. De fait, la couture est une histoire de matriarches. « Ma mère adore coudre. Ma grand-mère maternelle fabriquait des vêtements pour enfants, et ma grand-mère paternelle tenait une boutique de tissus nichée dans le Jura, qui s’appelait Niki, d’où aujourd’hui le nom de la marque. Je récupère ainsi des stocks datant des années 70 », souligne cette passionnée de 27 ans. Si les chutes de tissus et les bobines pouvaient parler, elles compteraient de drôles histoires. En attendant, ces stocks de tissus bénéficient d’une seconde vie pour prendre la forme de cabas réversibles, sacs à pain, lingettes démaquillantes, étuis à savon, recouvre-plats, éponges tawashi, etc. En parallèle, la créatrice se fournit en matière première auprès du Relais 81. « Le stock de ma grand-mère s’épuise vite et c’est essentiel pour moi d’entrer dans une démarche d’économie circulaire. Mon partenariat avec le Relais me permet en plus d’avoir un grand stock de matières différentes et d’énormes possibilités. Certaines couturières en région confectionnent déjà des accessoires zéro déchets mais je suis la seule à boucler la boucle », pointe-t-elle. Une satisfaction conjuguée avec un joli zèle de créativité. Entourée de bobines, de machines, et d’une kyrielle de couleurs, la jeune femme qui a installé, pour l’heure, son atelier au sein de son domicile, propose pêle-mêle une douzaine d’articles de la salle de bain, à la cuisine en passant par les courses pour contrer le gaspillage. Les modèles ont, en plus, l’avantage d’être uniques, ce qui séduit une clientèle de tout âge, désireuse de réduire son impact environnemental.

Pour l’heure, le confinement ayant ralenti la cadence des salons, la jeune femme espère augmenter ses ventes sur son site internet *. Par ailleurs, elle a récemment exposé ses créations au salon de créateurs et producteurs d’Occitanie. La couturière souhaite notamment s’ancrer en région, car comme elle l’explique, « le local fait partie de la logique ». Elle envisage par ailleurs d’ouvrir une boutique au cœur de la Ville rose et d’étendre son activité à la création de vêtements, avec bien évidemment du textile de récupération. « Je souhaite développer des modèles intemporels pour homme et femme. Les modèles bénéficieront de la même coupe avec un détail qui changera », avance-t-elle. Si l’aventure prend de l’ampleur, la couturière envisage de recruter ou de faire appel à des ateliers de confection français.

*www.niki-accessoires.com