Le 14 juin, ce premier magasin coopératif de la métropole dijonnaise a ouvert ses portes. Il traduit une volonté de reprendre la main sur nos modes de consommation.
Proposer une alternative à la grande distribution, se réapproprier ses choix de consommation, soutenir des producteurs respectueux de la nature et des hommes en pratiquant une politique de prix juste. Voici, en trois axes majeurs, la philosophie qui sous-tend Court Circuit 21, premier magasin coopératif de la métropole dijonnaise, qui a ouvert ses portes à Chenôve le 14 juin.
Pour faire fonctionner tout cela, il faut un carburant : ici, c’est l’esprit collaboratif. Le magasin existe grâce à des coopérateurs qui donnent de leur temps et de leur argent. Pour comprendre d’où est venue cette idée il faut, comme le rappelle Michel Cousinard, l’une des chevilles ouvrières du projet, se référer à un film américain sorti fin 2016 et titré Food Coop. On y montre la coopérative alimentaire de Park Slope, un supermarché autogéré où 16 000 membres travaillent trois heures par mois pour avoir le droit d’y acheter les meilleurs produits alimentaires dans la ville de New York aux prix les moins chers. Un exemple très inspirant pour bon nombre de Côte-d’Oriens en quête de formes de consommation alternatives. « Nous avions organisé une première réunion publique sur le thème en janvier 2017, se souvient Michel Cousinard, avant de mettre en place des groupes de travail consacrés à l’éthique, aux valeurs mais aussi au mode de gestion et à l’organisation d’un tel magasin ». Très vite, une association est créée pour porter le projet. S’est ensuite posée la question du local pour abriter Court Circuit 21.
IMPLICATION FINANCIÈRE
C’est finalement au 23 rue de la Justice à Chenôve que le magasin a levé son rideau. Un local que le commerce d’un nouveau genre partage avec la Recyclade. Dans cet ancien atelier de peintre, les bénévoles ont effectué des travaux. Une preuve de leur engagement qui n’est pas la seule. En effet, pour fonctionner, Court Circuit 21 s’appuie aussi sur l’implication financière de plus de 300 personnes qui, chacune, verse une adhésion de 10 euros par an. « Mais nous avons aussi demandé un apport de 100 euros, payable en dix fois si nécessaire et restituable dans les 3 ans, sans intérêt, ce qui permettait à la structure de se constituer une trésorerie de départ ». Chez Court Circuit 21, on trouve des produits bio, locaux. Le magasin est accessible à tous, à condition d’être adhérent et apporteur. « Nous ne sommes pas qu’un magasin, ajoute Michel Cousinard, nous voulons aussi être un lieu d’éducation populaire, proposer des cours de cuisine ». Pour l’heure, Court Circuit 21 est ouvert les vendredis après-midi et samedis matins. Il est possible de commander des produits frais en ligne mais la boutique propose aussi de nombreux produits secs. Et comme le recyclage n’est pas ici un vain mot, les rayons ont été donnés par un magasin de meubles du quartier des Bourroches qui avait fermé. Au 23 rue de la Justice, c’est aujourd’hui une ruche à l’enthousiasme communicatif qui se met à bourdonner, avec ces citoyens motivés par l’envie de reprendre la main sur leur destin.
