Courir plus vert

Ils ont lancé la marque de running Bomolet fabriquée en France à partir de bouteilles en plastique recyclées.

Diplômés de TBS, Flavien Thouroude et Nathan Darly ont fondé Bomolet, une marque de running made in France éco-responsable. Ces coureurs amateurs ont souhaité créer « de bons et beaux produits techniques pour les passionnés de course à pied à travers une marque emplie de bon sens. » L’objectif ? Réduire l’impact environnemental et mettre en avant le « made in France ». « Les trois quarts des vêtements sont fabriqués à l’autre bout du monde alors qu’il y a un réel savoir-faire en France. Notre tee-shirt parcourt au maximum 2 400 km soit 16 fois moins que les tee-shirts de running qui parcourent en moyenne 40 000 km. Le design est développé à Villeurbanne, le tricotage à Bourgoin-Jallieu, la confection à Bobigny et les finitions à Saint-Étienne », détaille Flavien Thouroude. Seule la matière première provient de la capitale piémontaise. Les jeunes entrepreneurs ont en effet opté pour des vêtements recyclés à partir d’une filière alternative qui se développe notamment en Asie et en Italie.

« Contrairement à l’Hexagone, il existe des usines et des ateliers qui collectent les bouteilles en plastique et les transforment en file de polyester, ce qui constitue une matière première adaptée au sport. Un tee-shirt équivaut ici à 16 bouteilles. » D’ailleurs, sur ce marché de niche, la concurrence devrait s’intensifier d’ici 2025. « Pour l’heure, une dizaine d’acteurs se positionnent mais ils restent très minoritaires sur le marché du sport. »

Après huit mois de développement, et 5 000 € investis, les jeunes entrepreneurs soutenus par TBSeeds ont lancé, en janvier, une campagne de pré-ventes sur la plateforme Ulule, qui a dépassé leurs attentes. « Nous avons atteint 408 préventes alors que l’objectif initial était de 100. Nous allons prolonger la campagne. » L’idée pour le duo n’est pas de surproduire mais de proposer des préventes régulières sur le site de Bomolet, et de viser une clientèle française. « Nous avons été approchés par le marché japonais mais cela ne correspond pas à nos valeurs. »

C’est une aventure humanitaire de quelques mois aux Philippines qui a tout déclenché. « Nathan vivait dans une communauté et planchait sur des projets de construction. De mon côté, je travaillais pour une entreprise sociale qui fabriquait des peluches, et c’est là que j’ai appréhendé le milieu du textile qui m’a beaucoup plu. À notre retour en France, nous avions envie de nous sentir encore utiles et de développer un projet à impact », souligne-t-il. Avant de devenir startupper, ils ont lancé une pétition en vue d’appliquer un score social au textile, à l’instar du Nutri-score agroalimentaire « Les acheteurs manquent d’informations. Cette démarche est cependant très compliquée à mettre en œuvre. Si le Nutri-score s’appuie sur des données scientifiques, il n’existe pas d’indicateurs universels pour le secteur du textile ». Ils ont obtenu pourtant près de 30 000 signatures, « ce qui confirme le besoin de transparence et l’envie d’achat responsable. »