Commissaires aux comptes et experts comptables du Grand Est tenaient récemment leur assemblée générale à Reims. L’occasion de faire le point sur l’activité économique régionale et, plus particulièrement, sur l’évolution de ces deux professions.
Le constat des représentants des experts comptables ( Virginie Vellut, Ordre des experts comptables région Champagne-Ardenne, et Charles-René Tande, Conseil supérieur de l’Ordre des experts comptables) et des commissaires aux comptes ( Jean-Bernard Pierquin, Compagnie régionale des commissaires aux comptes de Reims, et Jean Bouquot, Compagnie nationale des commissaires aux comptes) était commun quant aux incidences de la Loi Pacte sur leurs professions et entreprises : évolution(s) à mettre en œuvre !
Évolution pour les experts comptables(*) en ce sens que le « mandat de règlement » va leur permettre d’assurer l’ensemble des fonctions administratives de leurs clients (et notamment le paiement des factures), d’une part, et que la généralisation de la « facture électronique » leur permettra également de donner aux chefs d’entreprise la situation de leur activité en temps réel. Mais la profession se dirige également vers davantage de valeur ajoutée à travers l’émergence de services spécifiques (transmission d’entreprise, évaluation, compétence sectorielle en viticulture, par exemple), pour lesquels, comme le notait Virginie Vellut, « tous les cabinets cherchent à recruter… mais ont du mal à recruter ».
Un peu plus problématique est la situation des 12 000 commissaires aux comptes de France. Les dispositions de la Loi Pacte – en supprimant l’obligation d’audit en fonction de certains critères – vont les amener à « perdre », à l’échelle de la Cour d’Appel notamment, comme l’indiquait Jean-Bernard Pierquin, « 82 % de leurs mandats et 60 % de leur chiffre d’affaires ». Mais cette même loi, dans son dispositif Alpe (Audit Légal Petite Entreprise), permet aux entreprises de faire volontairement appel aux services d’un commissaire aux comptes, pour une durée de 3 ans, dans le cadre d’une mission proportionnée et adaptée à la taille de l’entreprise, qui semble déjà séduire les entreprises. Les commissaires aux comptes doivent néanmoins s’emparer de ce dispositif et faire comprendre aux dirigeants l’intérêt de ce passage d’un audit obligatoire à un audit de marché. « Nous sommes là pour préparer et accompagner cette mutation », assure Jean Bouquot.
ACTIVITÉ AUBOISE
Sur le plan de l’économie régionale, les tableaux de bord trimestriels des experts comptables établissent que l’activité des TPE-PME du Grand Est a augmenté de 2,1 % au 2e trimestre 2019 par rapport à la même période en 2018. À ce petit jeu, l’Aube est en tête des 10 départements de la région (+ 3,2 %), tandis que pour les Ardennes (+1,7% et la Marne (+1,4%) la hausse d’activité est plus modérée.
Si, au plan régional, les entreprises du secteur du transport et de l’entreposage enregistrent une hausse de leurs chiffres d’affaires de + 4,3 % (+ 4,2 % pour l’industrie manufacturière, + 2,2 % pour la construction), l’embellie est moindre pour le commerce (+ 1,9 %) et l’hébergement (+ 0,6 %).
En termes d’investissement, la situation continue de se détériorer dans le secteur de l’hébergement et de la restauration (- 18,6 %), et ce pour le sixième trimestre consécutif. On relève également, de façon globale, que les entreprises réalisant moins de 1 M€ annuel de CA n’ont qu’une faible croissance et investissent peu (le petit commerce souffre), tandis qu’au-delà le constat s’inverse (et les grandes marques tirent leur épingle du jeu).
(*) Les 20 500 experts comptables français emploient 125 000 collaborateurs. Ils sont 290 en Champagne (Marne, Aube, Haute-Marne) et comptent 1 300 collaborateurs.