Invité par Groupama pour débattre de la revitalisation commerciale en cœur de ville, Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières, ne veut pas se résigner et présente les actions de sa collectivité.
Dans les villes moyennes et les bourgs-centres, le commerce de centre-ville est à la peine, concurrencé par les zones périphériques et les achats en ligne. Une étude réalisée en 2018 pour l’association Centre-ville en mouvement révèle d’ailleurs l’attachement des citoyens pour leur commerce de proximité, même si leurs actes de consommation peuvent être contradictoires.
Maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon reconnaît que son centre-ville est « convalescent » avec une vacance commerciale de 13%. «Au-delà de 10%, il faut s’en inquiéter. Sedan est à 27 % », observe le président d’Ardenne Métropole qui craint de ne pouvoir empêcher l’extension de la galerie marchande de Cora qui risque de déplacer de l’activité. L’ élu évoque aussi la baisse du nombre d’habitants et donc le manque de flux : « Le rêve français est d’avoir une maison individuelle et l’offre de logement en centre-ville n’est souvent pas d’assez bonne qualité ». Il rappelle d’ailleurs avoir annulé le déménagement du centre communal d’action sociale, préférant une rénovation – certes plus complexe – plutôt que de voir la structure s’installer en périphérie.
BESOIN DE STATIONNEMENT ET D’ANIMATIONS
La baisse de la fiscalité et diverses actions permettent cependant d’essayer d’inverser la tendance selon lui : « Ville, agglomération et commerçants, nous y travaillons ensemble ». Si le baromètre national place la piétonnisation des rues comme un axe prioritaire (avec le wifi gratuit), l’élu tempère ce souhait par la réalité observée sur le terrain : « Dans un secteur rural, 80 % des ménages ont besoin d’utiliser leur véhicule. Le stationnement est un sujet majeur et il faut permettre de se garer. Nous ouvrons ainsi un parking souterrain de 200 places pour accompagner l’arrivée en 2019 du groupe H&M grâce à un investisseur privé (11 M€) ». Et pour faciliter les relations entre le public et le privé, la collectivité va disposer d’un manager de centre-ville pour faire le lien entre investisseurs, franchiseurs, propriétaires…
Boris Ravignon indique également que le centre-ville doit être sûr, propre et dynamique pour attirer : « La place Ducale accueille des animations tous les week-end, il faut donner une raison de flâner. La fusion des unions commerciales leur a permis d’avoir une organisation plus puissante et dynamique ».
RETHEL, ENTRE REIMS ET CHARLEVILLE-MÉZIÈRES
À Rethel où s’est tenue la rencontre départementale ardennaise de Groupama – l’assureur mutualiste y compte une agence et insiste sur sa volonté de participer à conserver des services de proximité – le commerce affiche également des locaux vacants. « Les habitants peuvent aller à Reims ou à Charleville-Mézières. Nous avons la chance d’y trouver encore de bons produits alimentaires mais nous manquons de franchises », indique Michel Baron, président de l’Union commerciale locale. S’il déplore le manque de relations avec la municipalité, il évoque surtout la difficulté financière pour son association (62 adhérents) d’organiser des événements pour fidéliser et attirer la clientèle.