Marie IturraldeComique par nature

Marie Iturralde pose avec sa toute nouvelle affiche devant le Troyes Fois Plus.

Après avoir grandi dans l’Yonne, elle est arrivée à Troyes il y a trois ans pour mener de front son poste de directrice périscolaire et ses débuts en tant qu’humoriste de stand-up. 

Ses modèles s’appellent « Camille Lellouche, pour ses mimiques, Roman Freyssinet, pour sa manière d’écrire, et Gad Elmaleh, qui [lui] a donné envie de faire ça ». Louis de Funès a également joué un rôle important dans le parcours de Marie Iturralde : « Il n’était pas humoriste mais j’adore l’énergie qu’il avait. Je connais par cœur les répliques de La Grande Vadrouille, que l’on regardait depuis que j’étais toute petite chez mes grands-parents », se souvient la jeune humoriste de stand-up. 

« Pour monter sur scène, il faut un déclic. C’est sûr et certain ». Si, pour Marie Iturralde, l’événement déclencheur a été le divorce de ses parents, c’est en écrivant des spectacles drôles sur le sujet qu’elle a commencé dans le métier. Mais tous les ingrédients de son talent d’humoriste étaient présents depuis longtemps déjà. « Depuis toute petite, j’ai toujours aimé faire rire les autres. Et en avril 2016, pendant mes études, c’est grâce à une copine qui m’avait inscrite à un casting d’humoristes que j’ai participé à des scènes ouvertes dans une cave d’un Bar, à Dijon », se souvient la jeune femme de 27 ans. Puis elle se laissera prendre au jeu du stand-up et ce qu’elle envisageait au début comme une passion finira par devenir son métier. 

Mais avant cela, avec en poche un BAC STG, passé à Toucy, dans l’Yonne, où elle a grandi, elle décide de faire une fac de sport à Dijon. Car Marie Iturralde est bien consciente qu’elle doit exercer un autre métier, à côté de sa passion, en attendant de réussir dans l’humour. Elle passe même le concours de police pour faire plaisir à sa mère qui le lui avait demandé. « J’ai eu l’écrit sans réviser et je devais me rendre à l’épreuve sportive… J’ai appelé ma mère la veille et je lui ai dit : « Je ne veux pas tenir un pistolet mais je veux prendre un micro dans les mains. » 

ARRIVÉE À TROYES 

Diplômée en tant qu’éducatrice sportive en 2016, c’est en 2017 qu’elle s’installe à Troyes pour travailler en tant que directrice périscolaire à Sainte-Savine, dans l’agglomération troyenne. « L’année de mon arrivée, le Troyes Fois Plus a ouvert. Clément Meunier, le patron du café théâtre, m’a fait participer à une soirée de gala du lycée Saint-François de Sales où j’ai réalisé une prestation », explique-t-elle, avant d’ajouter : 

« Je serai toujours reconnaissante envers lui parce qu’il m’a donné confiance en moi. C’est important d’avoir quelqu’un qui vous motive car ce n’est pas facile de monter sur scène. C’est une remise en cause permanente… À chaque fois que je monte sur scène je me pose la même question : qu’est-ce-que je fais là ? C’est un stress. Mais c’est un très bon stress, dont j’ai besoin. Je n’y vais jamais à reculons, c’est toujours un plaisir. Et c’est de l’adrénaline avant tout ». 

SOIRÉES ANNIVERSAIRES DU TROYES FOIS PLUS 

Pour le premier anniversaire du Troyes Fois Plus, elle joue devant pas moins de 700 personnes à l’Espace Argence, au centre-ville. L’occasion rêvée pour la jeune auboise d’adoption d’être entourée par des humoristes parisiens. Elle est ensuite sollicitée lors de nombreux événements de la région. Elle joue par exemple pour le centre de formation de l’ESTAC ou dans une cave de champagne à Avirey-Lingey. « J’ai fait des master class pour le lycée Saint-Joseph sur la prise de parole en public et sur la confiance en soi. C’est une chose que je n’avais jamais faite. C’est une expérience en plus », se félicite Marie Iturralde. 

Elle participe ensuite à un concours, au Café Oscar à Paris, « un café théâtre où sont passés Florence Foresti et Gad Elmaleh ». « C’est le public qui votait, je ne connaissais que deux personnes dans la salle et pourtant j’ai gagné », sourit-elle, avant de raconter les circonstances de son inscription au concours : « J’avais travaillé pendant l’été au M Beach à Mesnil-Saint-Père et j’avais dit à Clément [Meunier] que j’étais prête, alors que je n’avais rien prévu. Le concours ayant lieu le 24 octobre, je m’étais lancé un challenge, finalement. En fait, il faut toujours mettre la barre un peu plus haut pour avancer. Surtout, il faut croire en ce que l’on veut faire ». 

Elle enchaîne ensuite les premières parties d’artistes connus et reconnus. Comme par exemple Tex, Denis Maréchal, Gérémy Crédeville (vu dans tout est permis), Sébastian Marx et Laurie Peret et, récemment, Inès Reg : « C’est sympa, les humoristes qui te regardent avant de jouer ! » 

Tout au long de son début de parcours, elle fait en sorte de travailler dans de nombreux lieux différents, où les gens la reconnaissent. Car montrer son visage devient stratégique : « J’ai par exemple travaillé à Nigloland pendant les périodes d’Halloween. Je suis également passée dans l’émission de Nagui « Tout le monde veut prendre sa place »… Je fais aussi partie des « Aubassadeurs ». Et j’ai en outre réalisé des courts-métrages sur le ressenti des enfants pendant le confinement. J’aime bien mettre en scène les enfants », glisse la dynamique Auboise. 

DES RITUELS AVANT DE MONTER SUR SCÈNE 

« Je ne répète jamais mon spectacle avant de monter sur scène, sinon cela me stresse. Je le relis dans les loges avant de jouer. Ce sont des notes avec un mot pour chaque phrase. Pas plus, pour que ça reste naturel au moment de jouer… Et j’écoute Céline Dion », confie l’humoriste de stand-up. Se brosser les dents avant de monter sur scène et revêtir toujours la même tenue font également partie du rituel. 

Marie Iturralde aime beaucoup parler aux gens après les spectacles. Très à l’écoute des retours pertinents, elle sait qu’ils peuvent aussi l’aider à progresser. Plus à l’aise dans l’improvisation, elle a cependant conscience qu’elle ne doit pas se reposer sur ses lauriers. Et comme la période actuelle ne se prête pas aux échanges sur scène – son prochain spectacle est programmé le 5 mai 2021 au Troyes Fois Plus – elle en profite pour écrire. Parmi les projets dans les cartons, elle envisage de jouer son spectacle en avril-mai prochain, pourquoi pas au Théâtre de Champagne, au profit des personnels soignants et des personnes qui se sont investies pendant la crise sanitaire.

Parcours

1993 Naissance le 20 novembre à Ris-Orangis (Essonne).
2016 DEUST, STAPS de Dijon.
2017 Directrice périscolaire à Sainte-Savine, dans l’agglomération troyenne. Participe à la première scène ouverte du Troyes Fois Plus.
2021 Prochain spectacle au Troyes Fois Plus, le 5 mai.