Aymeric DégardinCo-pilote d’entreprise

Aymeric Degardin

Aymeric Dégardin, conseiller en création et pilotage d’entreprise.

Tête de réseau Rivalis dans la région, le fondateur d’ACCEE est spécialisé dans l’accompagnement au quotidien des chefs d’entreprise.

Spécialiste de l’accompagnement des entreprises, Aymeric Dégardin est presque malgré lui au cœur de l’actualité. Car en raison de la crise du Covid-19, son activité risque d’être nécessaire à de nombreux dirigeants confrontés à des difficultés.

Pourtant, le Sparnacien n’a pas attendu mars 2020 pour aller au-devant des chefs d’entreprise. Ainsi, pour fêter ses dix ans d’activité, il a lancé, en janvier dernier une série de dix ateliers organisés à l’espace Pep’s in Champagne à Epernay. Dix ateliers mensuels en dix thèmes tels que le business plan, le bilan comptable, le pilotage de la trésorerie, la facturation en ligne, les conditions générales de vente ou la communication, par exemple. Interrompus momentanément le temps du confinement, ils reprendront dès la fin des mesures d’isolement liées au Covid-19.

Il faut dire qu’Aymeric Dégardin en connaît un rayon sur l’entreprise. Titulaire de deux DUT (génie mécanique et gestion des administrations), le natif de Châlons-en-Champagne a fait ses armes dans un groupe marnais d’industrie mécanique. Entré en 1992 en tant que responsable qualité, il en deviendra le directeur général, avant de le quitter en 2007.

Il passe alors un Master 2 en gestion des entreprises, bien décidé à reprendre une société, de préférence une TPE. Mais la crise de 2008 compromet ses projets et il décide alors de se lancer dans l’accompagnement d’entreprise en créant ACCEE. « En préparant mon projet de reprise j’ai étudié beaucoup de dossiers de TPE, donc je connaissais bien cette typologie d’entreprise. C’est donc en toute logique que j’ai choisi l’accompagnement des TPE en priorité avec ACCEE. »

En 2013, Aymeric Dégardin fait la connaissance du réseau Rivalis au salon de la franchise et y adhère. « J’ai tout de suite accroché à la philosophie du réseau dont les valeurs correspondaient aux miennes, avec notamment le fait d’avoir une présence permanente auprès des entreprises accompagnées », précise le spécialiste en pilotage. D’ailleurs, le réseau lui permet de poursuivre d’autres activités.

« Je suis intervenant en prévention des risques professionnels (IPRP) pour la Direccte, ce qui me permet d’accompagner de nombreuses entreprises de toute taille sur la rédaction et le suivi annuel des documents uniques d’évaluation des risques », souligne Aymeric Dégardin, qui prend très à cœur ses différentes missions qu’il estime parfaitement complémentaires. « L’objectif est à la fois d’améliorer les conditions de travail des salariés et d’informer les chefs d’entreprise sur toutes leurs obligations réglementaires en terme de droit du travail ». La même année, en novembre, il participe au lancement du club BNI Effervescence à Epernay.

SAVOIR DÉCONNECTER

« Grâce aux réseaux en général, on se sent moins isolé, on peut partager nos expériences et on dispose d’un back office sur certaines problématiques face auxquelles on n’est pas toujours armé quand on est seul. » Aymeric Dégardin ne manque pas une occasion d’alerter les chefs d’entreprise, notamment dans les petites structures, sur la nécessité pour eux d’être suivis et accompagnés. « Le premier conseil que je pourrais leur donner c’est de ne pas rester seul. Malheureusement, ils portent souvent seuls de nombreuses casquettes au sein-même de leur entreprise : comptables, responsables de ressources humaines, commerciaux… mais ne prennent pas le temps de faire de la veille. » Le conseiller Rivalis sert également d’interface entre les dirigeants et leur expert-comptable ou leur banquier.

« Le second conseil c’est de ne pas être marié à son entreprise. En tant que dirigeant on accorde déjà près de 80% de notre temps à notre entreprise, il faut donc savoir s’octroyer des temps de respiration pour soi et pour se décontracter », insiste Aymeric Dégardin. Un moment indispensable pour déconnecter et prendre du recul, afin de pouvoir ensuite se recentrer sur les bonnes décisions à prendre. « Courir après la trésorerie fait prendre des décisions à court terme et cela se fait souvent au détriment de la rentabilité, donc de la pérennité ».

Son secret à lui pour déconnecter ? « Les taxis anglais », répond-il. Une passion qui remonte à ses premiers séjours linguistiques alors qu’il était encore collégien et qui ne l’a jamais quitté. « Je possède même un authentique taxi anglais de 2011 avec lequel je roule professionnellement et j’ai acquis un taxi de mon année de naissance à restaurer », souligne celui qui possède une collection de plus de 100 modèles miniatures.

L’HUMAIN EN SAUVEUR

Quant au monde d’après la crise du Covid-19, Aymeric Dégardin aime l’imaginer plein de nouvelles et bonnes résolutions. « Je pense que tout le monde va revoir ses habitudes, que ce soit dans les TPE ou dans les grands groupes ». Révision des modes de travail, organisation d’approvisionnement, voire relocalisations… le conseiller souhaite que de la crise naisse un élan nouveau. « Notamment dans les TPE, j’espère que les chefs d’entreprise vont raisonner différemment et que certains d’entre eux vont comprendre l’importance de la valeur de leurs employés, car ils passent parfois à côté de quelque chose. »

S’il ne se fait pas d’illusion sur les difficultés qu’auront les structures les plus fragiles à survivre face au séisme qui fait trembler l’économie mondiale, il se veut plein d’espoir. « Les mesures gouvernementales vont sans doute un peu lisser la courbe des faillites mais cela ne suffira pas. Quoi qu’il en soit, il n’y a que l’humain qui pourra nous sauver. »

Parcours

1969 Naissance le 20 mai à Châlons-sur-Marne.
1992-2007 Première expérience au sein d’un groupe de fabrication mécanique marnais.
2010 Création d’ACCEE.
2013 Entrée dans le réseau national Rivalis.
2019 Prend la présidence de la plate-forme Initiative Marne Pays du Champagne à Epernay.