Clairvaux sur les rangs pour le pôle presse de la BnF

Le futur emplacement des bâtiments est déjà prévu sur le site de Clairvaux.

Les collectivités locales déploient arguments et aides financières pour accueillir la Bibliothèque nationale de France dans le cadre de la reconversion globale du site aubois.

Les candidats à l’accueil du futur pôle presse de la Bibliothèque nationale de France se bousculent au portillon. Il est vrai que les critères requis dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt lancé par la BnF sont assez larges : un terrain permettant d’accueillir un bâtiment de 15 000 m2 minimum, une localisation à 2 heures en transports entre une gare parisienne et le point de desserte en transports en commun le plus proche et à 3 heures de Paris par la route, une situation hors de zones à risques et enfin une certaine qualité de l’environnement. Charleville-Mézières a déjà fait connaître son intérêt pour ce projet (voir PAMB 7887).

Dans l’Aube, le site de l’Abbaye de Clairvaux et de la maison centrale pénitentiaire qui doit fermer ses portes en 2023 coche toutes les cases. Très officiellement, l’association Renaissance de l’Abbaye de Clairvaux a déposé la candidature auboise avec le soutien de la Région Grand Est, des départements de l’Aube et de la Haute- Marne, ainsi que des communautés d’agglomération Chaumont -Troyes-Sens et de la communauté de communes de Bar-sur-Aube. Le site de Clairvaux appartient déjà à l’Etat, plus précisément au ministère de la Culture pour l’abbaye et à celui de la Justice pour la maison centrale, ce qui peut faciliter le projet d’autant que 40 000 m2 de terrain sont disponibles pour de nouvelles constructions.

DES PROJETS CULTURELS, TOURISTIQUES ET ÉCONOMIQUES SUR SITE

D’autre part, le département de l’Aube et la région Grand Est, avec l’appui du Feder, ont fait savoir qu’elles étaient prêtes à contribuer à hauteur de 33 % au coût de l’investissement du pôle de conservation de la presse évalué à plus de 70 millions d’euros. « Nous accompagnerons aussi, techniquement et financièrement, la mise en place des espaces et manifestations de diffusion et valorisation culturelle qui s’y déroulent », promettent également les collectivités locales.

L’histoire de l’abbaye de Clairvaux qui fut l’un des plus grands centres de production et de conservation de manuscrits médiévaux dès le XIIe siècle plaide également en faveur du site aubois. Les porteurs du projet aubois ont même préfiguré les emplacements d’une construction neuve et de son éventuelle extension pour l’accueil des collections de presse de la BnF.

Ces collections étant destinées à être consultées par des visiteurs, dont l’accueil sera facilité par les projets d’hôtellerie 3 et 4 étoiles ainsi que d’appartements moyens séjours prévus dans le cadre de la reconversion globale du site, en cours de préparation actuellement. Une initiative lancée par l’Etat et relayée par les collectivités locales pour compenser notamment l’impact économique que va entraîner la fermeture de la prison centrale dans le Bar-sur-Aubois avec la disparition de 200 emplois. À lui seul, le pôle de conservation de la presse pourrait permettre la création d’une centaine d’emplois sur le site.

D’ailleurs, si la BnF venait à retenir la candidature auboise, elle serait associée dès 2021 aux choix des projets culturels, touristiques et économiques qui prendront place à partir de 2023 sur les trente hectares du site. Pour appuyer encore cette candidature, Jean-François Kahn a écrit une lettre de soutien. « Mes origines auboises et mon investissement pour la valorisation de la presse m’engagent à soutenir un projet ambitieux pour le territoire comme pour ce métier qui me tient à cœur », indique l’homme de presse.