Chez Druydès, l’innovation, c’est du solide

Fanny Pressey et Gwendoline Bressand ont associé leurs profils, complémentaires, au service d’une marque cosmétique solide et zéro déchet. Après les shampoings et démaquillant, deux nouveaux produits seront commercialisés d’ici la fin de l’année. (Photo : JDP)

La jeune entreprise dijonnaise se fait remarquer depuis deux ans grâce à ses shampoings solides naturels qu’elle développe dans une logique de zéro déchet. Un positionnement qui la conduit là où on ne l’attendait pas forcément.

Pousser comme un champignon : chez Druydès, l’expression prend tout son sens et pour s’en convaincre, il suffit de regarder le développement de cette toute jeune entreprise de cosmétique naturelle qui a pris ses quartiers au sein du pôle d’agro innovation Agronov, à Bretennières. Il y a deux ans, elle lançait de manière quasiment artisanale son concept : un shampoing naturel, solide dont l’emballage même est également zéro déchet. Derrière ce produit innovant, l’histoire de deux femmes réunies autour d’une problématique commune : des allergies alimentaires, respiratoires et cutanées. Chez Fanny Pressey, la Dijonnaise, ce sont celles de ses enfants qui l’ont décidée dans un premier temps à fabriquer ses propres cosmétiques. Gwendoline Bressand, son associée chalonnaise, chimiste de métier et envahie par ces mêmes intolérances, rêve quant à elle d’une chose : travailler dans la cosmétique naturelle. L’idée germe alors très vite entre les deux femmes : elles unissent leurs profils, complémentaires – Fanny Pressey a travaillé dans la gestion d’hôtels et est familière des réseaux sociaux – pour lancer leur premier shampoing solide sans allergisant en poussant le concept vers le zéro déchet. Produits à base de poudres indiennes naturelles, de coco, beurre de karité et d’agents moussants « clean » et majoritairement bio, le produit comme l’emballage ont été pensés dans une démarche la moins énergivore et la plus respectueuse de l’humain derrière les récoltes, souligne Gwendoline Bressand. D’abord créé à base de papier ensemencé – avec des graines à faire pousser dans l’eau puis à remettre en terre – le packaging a évolué pour être fabriqué à base de cosses de chocolat. Il prendra d’ici la fin de l’année un tout nouvel aspect, pour l’instant développé dans le plus grand secret au sein de leur laboratoire, à Agronov.

Il faut aussi s’attendre à d’autres nouveautés pour l’entreprise dans les mois à venir. Après avoir proposé cinq shampoings et un démaquillant, Druydès s’apprête à lancer deux nouveaux produits pour le corps. Elle se déploie également dans une voie plus inédite : celle des animaux. Dahu, sa nouvelle marque, commercialisera dès septembre une gamme de trois shampoings pour les chiens, les chats et les chevaux.

LABORATOIRE À FAÇON

Pour bien séparer les choses, l’entreprise a décidé de se renommer In Gratia Herbarum et de lancer une activité de laboratoire à façon pour d’autres marques cosmétiques qui ne proposent pas encore de gamme solide. Afin d’assurer ce développement, la société de trois salariés recrutera dans le courant du mois d’août une personne chargée de la logistique et des expéditions. En septembre, Druydès compte aussi créer un temps partiel supplémentaire pour aider la production du laboratoire qui va passer en semi-industrialisation grâce à l’arrivée d’une machine. De 3 000 références produites par mois, Druydès – qui affiche un chiffre d’affaires de 180 000 euros pour son premier exercice, réalisé sur 18 mois – devrait ainsi doubler sa production d’ici la fin de l’année. Une montée en puissance que la marque doit aussi à sa notoriété. Désormais distribuée dans 150 points de vente, pharmacies, magasins bios, réseau vrac, partout en France, principalement dans le grand est et la région lyonnaise, la marque Druydès s’est distinguée à de multiples reprises : lauréat du Réseau entreprendre, elle a également reçu le prix Initiative Côte-d’Or ou encore une bourse French Tech et a pu bénéficier de plusieurs appuis en local : Bpifrance, Réseau Les Premières, CCI de Côte-d’Or. Des partenaires solides qui, espère la marque, pourront l’aider à asseoir son développement dans la région où elle cherche de nouveaux locaux pour développer son activité.