Chefs d’entreprise : c’est le moment de recruter un jeune !

Pour aider les 750.000 jeunes arrivés sur le marché du travail en septembre mais aussi ceux qui sont aujourd’hui sans activité ou formation, le gouvernement mobilise un budget national de 6,7 milliards d’euros, soit un triplement des moyens habituellement consacrés aux jeunes. Baptisé « # un jeune, une solution », ce plan d’envergure, inscrit dans le plan de relance, a été lancé le 23 juillet. En Côte-d’Or, les acteurs de l’emploi et de la jeunesse (missions locales, Cap Emploi, Apec, Conseil régional, Direccte, préfecture, Éducation nationale, directions départementales de la cohésion sociale…) se sont réunis le 14 octobre pour mettre en commun leurs actions et les faire connaître. Objectif : informer les chefs d’entreprise sur les aides au recrutement, accompagner tous les jeunes selon leur situation et promouvoir les formations vers les métiers porteurs. 

«Même si la présence sur son sol d’une certaine diversité des secteurs d’activité économique (agroalimentaire, service, santé, tourisme ,industrie…) permet à la Côte-d’Or de limiter la case en matière de détérioration de la demande d’emploi, cette dernière frappe toutefois de façon plus prégnante les jeunes du département, comme dans le reste du territoire national », analyse Anne Bailbe, directrice de l’unité départementale Côte-d’Or de la Direccte Bourgogne Franche-Comté. Ces jeunes particulièrement touchés par la crise sanitaire présentent plusieurs profils. Il y a d’abord tous ces diplômés arrivant sur le marché du travail qui ont, par exemple, vu des signatures de contrats en cours avortées avec l’entrée en confinement et qui de facto sont succeptible d’être exposés à un risque de chômage prolongé. Plus exposés encore sont tous les jeunes qui étaient en contrats précaires au moment de l’émergence de la crise, ainsi que ceux que l’on désigne sous l’acronyme anglo-saxon de Neet, pour Neither in Employment nor in education or training. Concrètement, il s’agit de jeunes qui ont entre 15 et 24 ans, et qui ne sont ni en emploi, ni en études ni en formation. Qu’ils soient diplômés enlisés dans un chômage de longue durée ou décrocheurs du système éducatif ne parvenant pas à s’insérer sur le marché du travail, faute de qualification et de compétences adéquates, ils sont davantage exposés au risque de pauvreté permanente, voire d’exclusion sociale, notamment lié à la crise sanitaire induite par le coronavirus. Face à la situation d’urgence qui touche cette partie de la population le gouvernement a décidé de débloquer 6,5 milliards d’euros sur deux ans dans le cadre d’un plan baptisé « # un jeune, une solution ». « Et c’est en fonction du poids des Neet dans chaque département que cet objectif national a été déployé au niveau local, précise Anne Bailbe. Pour la Côte-d’Or, les Neet sont au nombre de 10.000 ». Inclu dans le volet cohésion (36 milliards d’euros) du plan France Relance d’un montant total de 100 milliards d’euros et qui compte également deux autres volets : l’écologie (30 milliards d’euros) et la compétitivité (34 milliards d’euros), le plan # un jeune, une solution s’appuie sur trois pilliers qui visent à encourager les entreprise à embaucher des jeunes, augmenter les formations et orienter les jeunes vers les métiers d’avenir, mais aussi accompagner plus particulièrement les jeunes éloignés de l’emploi en construisant 300.0000 parcours d’insertion sur mesure. 

AIDES À L’EMBAUCHE

Pour le premier axe, 3,8 milliards ont été débloqués autour de plusieurs voies. Ainsi, l’aide à l’embauche prend la forme d’une compensation de charges de 4.000 euros pour tout jeune de moins de 26 ans recruté à temps plein jusqu’au 31 janvier 2021. Ces derniers doivent être maintenus au moins trois mois dans l’effectif de l’entreprise. Leur rémunération doit être inférieur ou égale à deux fois le montant du Smic. Sur cette même base, le gouvernement a décidé de créer une aide à l’embauche, de 4.000 euros sur un an pour un salarié à temps plein, visant à favoriser l’emploi des personnes en situation de handicap quel que soit leur âge. « À cela s’ajoute également une aide exceptionnelle de 5.000 euros pour recruter un alternant de moins de 18 ans (contrat d’apprentissage ou pro) ou de 8.000 euros pour recruter un alternant de plus de 18 ans, développe Anne Bailbe tout en incitant les entreprises à se saisir pleinement de ces aides et de ne pas passer à côté des possibilités de recrutement car elles existent ! ». Sur l’alternance, le dispositif prévoit également l’accueil en CFA sous contrat jusqu’à six mois au lieu de trois habituellement (l’État prenant en charge les coûts de formation supplémentaires) et la possiblité d’un cumul de l’aide exceptionnelle citée plus haut avec les aides gérées par l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), favorisant la conclusion de contrats d’apprentissage ou de professionnalisation pour les personnes handicapées (revalorisée de 500 à 1.000 euros en fonction de la durée et de la nature des contrats concernés). Par ailleurs, 100.000 missions de service civique supplémentaires vont être créées selon le calendrier suivant : 20.000 en 2020 et 80.000 en 2021. Elles concerneront les jeunes de 16 à 25 ans et jusqu’à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap. De même la création de 2.000 emplois relevant du Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire (Fonjep) supplémentaires est prévue pour les jeunes de 18 à 30 ans. Elle s’accompagnera d’une aide financière comprise entre 7 et 8.000 euros sur trois ans, en direction du secteur associatif. 

AIDES À LA FORMATION

Sur la question de l’orientation des jeunes vers les métiers d’avenir, 100.000 nouvelles formations qualifiantes ou pré-qualifiantes seront proposées aux jeunes sans qualification ou en échec dans l’enseignement supérieur. La mise en place de 16.000 formations dans le secteur du soin doivent permettre de doubler les capacités de formation des aides-soignants, des infirmières et des auxiliaires de vie dans les cinq prochaines années. Sur le numérique, 35.000 formations pour les jeunes non-qualifiés sont planifiées sur 2020 et 2021. Des parcours individualisés pour 35.000 décrocheurs âgés de 16 et 18 ans sont également prévus d’ici la fin 2021. Également au programme de ce volet formation budgeté à hauteur de 1,6 milliard d’euros, 26.500 places supplémentaires pour poursuivre des formations en études supérieures, en CAP et BTS et le doublement du nombre d’élèves bénéficiaires des cordées de la réussite et des parcours d’excellence. 

AIDES AUX JEUNES ÉLOIGNÉS DE L’EMPLOI

Enfin, sur l’accompagnement plus spécifique en direction des jeunes éloignés de l’emploi, 300.000 parcours d’insertion sur mesure supplémentaires ont été actés pour un montant d’1,3 milliard d’euros. Ils se répartissent comme suit : 

-120.000 Parcours emploi compétences (PEC) et Contrat initiative emploi (CIE) gérés par Pôle Emploi. 

-Une augmentation de 50 % des places en garantie jeunes pour atteindre 150.000 possibilités d’accompagnement au sein des Missions locales. 

-80.000 Parcours contractualisés d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA). 

-Un doublement de l’Accompagnement intensif jeunes (AIJ) mis en place au sein de Pôle Emploi 

-3.000 places au titre du dispositif Sésame vers l’emploi pour le sport et l’animation dans les métiers de l’encadrement (SESAME). 

-Prolongation jusqu’au 31 janvier 2021 du dispositif des emplois francs avec augmentation du montant de l’aide à l’embauche. Ce dernier passe à 7.000 euros la première année pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans issu d’un quartier prioritaire en CDI. Cette aide est 5.500 euros pour un CDD d’au moins six mois. 

Tous les informations sur le plan de relance sont sur :
bourgogne-franche-comte.direccte.gouv.fr/FranceRelance-Reussir-la-relance-en-Bourgogne-Franche-Comte