Chef d’entreprise et maire, mêmes combats

Alexandre Reéaut et Marcel Hurillon ont échangé leurs vies de chef d’entreprise et de maire durant une journée.

Alexandre Réaut et Marcel Hurillon partagent leur quotidien pour apprendre à rapprocher les deux sphères à l’initiative du CJD Aube.

S’échanger, pendant toute une journée, les rôles de chef d’entreprise et de maire, c’est le principe de l’opération « vis ma vie » qui vient d’être lancée dans l’Aube à l’initiative du CJD. Le premier à s’être lancé dans l’aventure, côté entrepreneur, s’appelle Alexandre Réaut. Son entreprise de travaux publics, basée à Courteron, a régulièrement grandi au point de compter aujourd’hui 25 salariés pour un chiffre d’affaires annuel de 4,5 millions d’euros. « Nous sommes spécialisés dans les travaux publics au sens large et nous intervenons dans l’Aube et les départements limitrophes », rappelle-t-il. Une entreprise qui sait aussi réaliser des chantiers complexes comme les travaux en rivière ou des plateformes pour les éoliennes.

Depuis l’été dernier, Alexandre Réaut a ajouté une nouvelle activité à son emploi du temps déjà bien rempli. « J’ai repris l’exploitation viticole familiale qui compte 11 hectares de champagne répartis sur cinq communes », précise-t-il. Un domaine produisant aussi sa propre marque, dont 30 000 bouteilles sont vendues chaque année en France et à l’export. « Il y a encore du potentiel et nous avons misé aussi sur la biodynamie », rappelle le chef d’entreprise qui a invité le maire de Bar-sur-Seine, Marcel Hurillon, à partager son quotidien.

DESTIN COMMUN

« Je suis toujours partant pour que les élus sortent de leur mairie pour aller voir ailleurs, dans les entreprises, comment ça fonctionne », s’exclame le premier magistrat barséquanais. Maire de la commune de la côte des Bar de 3 300 habitants, il gère cette année quelques grosses opérations pour un budget d’investissement de 5 millions d’euros. « La mairie est aussi une entreprise avec une cinquantaine d’employés dont 36 titulaires », précise-t-il, avant d’enchaîner réunions préparatoires et visites de chantier avec Alexandre Réaut. « Dans cette entreprise je me suis bien rendu compte de la masse de travail que représentait la réponse aux appels d’offres pour un résultat qui n’est jamais acquis d’avance », constate Marcel Hurillon. En tant que maire, il constate aussi une diminution des réponses aux appels d’offres lancés par sa commune, la complexité administrative étant aussi l’une des raisons.

« Une entreprise a un véritable rôle sociétal à jouer, et notre rôle est de faire mieux connaître ce métier de chef d’entreprise, sous toutes ses facettes », résume Alexandre Réaut. Les destins des entreprises et des communes, en particulier en territoire rural, sont encore plus liés qu’ailleurs. À Bar-sur-Seine, qui a vu son nombre d’habitants diminuer ces dernières années, la création d’emplois par les entreprises locales qui se développent est un atout précieux. Le chef d’entreprise ira passer toute une journée à la mairie, pour suivre Marcel Hurillon. Là aussi il sera question de normes réglementaires, de recrutement, de gestion des ressources humaines et de budgets. « Nous avons déjà prévu d’autres échanges dans le département entre chefs d’entreprises et élus de tous bords », prévient Laure Clerget, responsable de cette initiative au sein du CJD Aube.