Charles Masters et Anna McQueen : au café des deux Reines

À Nevers, les amateurs de bicyclette ont désormais leur fief au Café-Vélo, un nouveau
type de café qui fait roi les fans de la petite reine.

Passionné par la petite reine, c’est en parcourant la Loire à vélo – tronçon ligérien de l’Eurovélo 6 qui relie Saint-Nazaire à Constanta en Roumanie – que Charles Masters et Anna McQueen, deux sujets britanniques installés dans la Nièvre depuis vingt ans, ont eu l’idée de créer le Café Vélo : « Nous avons repéré sur notre parcours ce qui pouvait manquer aux cyclistes mais aussi ce qui existait ». Depuis le 17 juin, c’est donc un nouveau concept qui s’est ouvert Place Mossé à Nevers – face à la Loire – un Café qui propose de boire, manger et bientôt de se loger. Ancien journaliste du Daily Telegraph, au Sunday Times et à Hollywwod reporters, Charles a aussi officié dans les cuisines anglaises – Anna y était serveuse – avant qu’ils ne se lancent tous deux dans la traduction, notamment le sous-titrage de films et séries américaines – fonction qu’ils exercent encore aujourd’hui.

Le Café-vélo est un projet militant pour la petite reine – sans jamais oublier, ce serait criminel pour des sujets britanniques, Queen Élisabeth qui salue les passants dans la vitrine – résumé par une citation de Pierre Dac inscrite au plafond : « Cyclistes, fortifiez vos jambes en mangeant des oeufs mollets ». Au mur, un cadre de vélo de la célèbre marque neversoise LooK Cycles, quelques trophées du cyclisme. Derrière les fourneaux, Charles propose une carte « que l’on ne trouve pas ailleurs ! », résultat d’un melting-pot culinaire : « On ne peut pas dire que la cuisine soit vraiment le fort des britanniques », avoue t-il avec flegme. Le midi ce sont donc des British’ sandwiches – du nom de John Montagu, comte de Sandwich qui déjeunait d’un casse-croûte – assiettes libanaises ou indiennes; le soir, apéritif dînatoire. Quant au projet : « on invente la vie qui va avec, je crois que c’était une pub twingo ? », interroge Charles en riant, (dont on attendait plutôt une référence sur une Aston-Martin) : speakeasy, concerts « Nous verrons cet été selon la fréquentation ». En attendant, ce mercredi matin, deux rugbymen, une mère, sa fille, tous les quatre Anglais avaient pris table, quand un jeune couple français s’est installé près d’eux. Les conversations se sont alors engagées. C’est aussi cela le militantisme.