Jeudi 14 février le Centre Georges-François Leclerc (CGFL) à Dijon recevait la presse pour présenter les grandes orientations stratégiques qui guideront la politique de l’établissement sur les cinq prochaines années.
Le professeur Charles Coutant, directeur général, du Centre Georges-François Leclerc, affirme fièrement : « Le CGFL est aujourd’hui le centre de référence en cancérologie pour l’ensemble de la Bourgogne Franche- Comté, selon le haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement. Il est également le quatrième hôpital français, tous types d’établissements confondus, pour la prise en charge des cancers du sein après Paris, Marseille et Toulouse… ». Un statut de leader qui se double d’une croissance exemplaire. Accueillant aujourd’hui 835 salariés, dont 128 médecins et 85 personnes dédiées à la recherche, le CGFL a vu ce chiffre doubler en cinq ans. Il en va de même pour le budget : s’établissant à 95 millions d’euros, celui-ci a doublé en dix ans. Chaque année 10 % est consacré à la recherche soit près de 10 millions d’euros. Côté patients, le centre en a reçu 22.729 en 2018 dont 6.494 nouvelles entrées. Ses activités sont elles aussi en progression avec +50 % de radiothérapie, +72 % de chirurgie et +155 % de prise en charge en ambulatoire… Des chiffres plus que positifs, qui sont à l’avenant du projet d’établissement 2019-2023, présenté à la presse le jeudi 14 février à Dijon. « Un plan stratégique élaboré en concertation avec les patients dans une démarche de démocratie sanitaire », précise Charles Coutant. Doté d’un investissement important de 40 millions d’euros, celui-ci est porté par la volonté de relever cinq défis majeurs.
– Un défi médical et scientifique pour transformer en succès les enjeux des évolutions actuelles des activités de soins et de recherche en cancérologie et pour anticiper les évolutions à venir. « Un enjeu capital quand on sait que 50 % des connaissances médicales deviennent obsolètes au bout de huit ans seulement », lâche le directeur.
– Un défi sociétal pour organiser un dispositif permettant la réduction des inégalités territoriales et économiques d’accès aux soins et garantir à tous une égalité des chances face à la maladie. « Sur cet impératif moral, le CGFL est un établissement qui pratique déjà le non dépassement des honoraires et des prises en charge sans aucun reste à charge. Mais nous devons aller encore plus loin, car encore aujourd’hui un habitant de la Nièvre et du nord de l’Yonne, à stage de cancer équivalent, a moins de chances de s’en sortir qu’un Côte-d’Orien. »
– Un défi lié à la reconfiguration de l’offre de soins sur la base de parcours de santé associant différents acteurs dans une coopération efficiente, organisée et accrue. Dès 2019, des parcours de soins partagés seront mis en place avec le CHU de Dijon et la coopération avec le CHU de Besançon sera développée dans les activités de soins et de recherche. « Par ailleurs, dans une logique de prise en charge optimale au plus près du domicile des patients, l’envoi de médecins – de toutes les semaines à tous les quinze jours- pour de l’aide à la prise de décision dans les traitements comme pour des interventions chirurgicales, auprès des hôpitaux régionaux de Nevers, Sens, Mâcon, Langres, Chaumont, Semur-en-Auxois, Montceau-les-Mines, Beaune, Dole… sera renforcé ».
– Un défi inhérent à l’explosion des moyens informatiques dédiés à la santé (patient connecté, e-santé, gestion de big-data, intelligence augmentée, télé-médecine…). « Dans ce domaine nous avons notamment mis en place, en mai 2018, l’application Exolis, qui permet un suivi hors les murs des patients de manière sécurisée via un smartphone et un dispositif d’alerte. Tous les jours, nous avons une infirmière qui se connecte à ces patients, qui de leur côté, doivent au moins une fois par semaine “faire acte de présence” sur cette application. Le dispositif rencontre un vif succès et enregistre 30 nouvelles inscriptions par mois », raconte Charles Coutant.
– Un défi médico-économique pour garantir une gestion rigoureuse et maîtrisée des ressources dans un contexte d’exigences fortes et légitimes de qualité et de sécurité des pratiques mais aussi « de tarifs de l’assurance maladie en baisse de 4% chaque année ! », complète le professeur.
6.000 MÈTRES CARRÉS SUPPLÉMENTAIRES
Fruit d’une construction rigoureuse pour garantir sa faisabilité financière, ce programme permettra de poursuivre le développement des activités avec des équipements de pointe dans le domaine des soins et de la recherche. « Le CGFL est ainsi le troisième centre français pour le nombre de patients bénéficiant d’une étude biomédicale avec un taux de 26 % de malades inclus dans un essai thérapeutique. Ce qui veut dire que nos patients ont accès aux dernières innovations. Nous sommes également les premiers à avoir acquis un appareil d’imagerie médicale de type TEP numérique et nous serons aussi prochainement les deuxièmes en France à être équipés d’un accélérateur de particules couplé à une IRM…», développe le directeur. Dans les grands chantiers à venir, il y a la nécessité de restructurer les locaux qui ne sont plus aujourd’hui adaptés à la croissance des activités. Un important projet d’extension prévoit ainsi la construction de 6.000 mètres carrés supplémentaires, répartis sur six niveaux. Des travaux qui devraient débuter à l’automne. « Il est notamment prévu la création de six à huit chambres-appartements pour accueillir les accompagnants aidants, afin qu’ils puissent vivre les derniers instants de leurs proches dans des conditions dignes. Une approche humaniste, sociale et éthique de la pathologie cancéreuse, qui trouve également sa concrétisation dans la création d’un poste de directeur de la patientèle, tenu par le docteur Gilles Truc. Nous sommes un des rares centres en France à avoir ce type de direction… Le plateau recherche sera également agrandi et nous définirons des « chemins” cliniques du patient plus cohérents. Un hôpital de jour sur les soins de support occupera le rez de chaussée. Enfin, 36 lits supplémentaires d’hospitalisation sont prévus », développe le médecin. Le plan quinquennal aura également pour objectif de poursuivre et d’accroître le rayonnement scientifique du CGFL en renforçant les nombreux partenariats avec l’Inserm, l’université de Bourgogne, en particulier avec l’institut de chimie moléculaire et le laboratoire imagerie et vision artificielle, le consortium Pharmimage ou encore la société Oncodesign. « Notre centre étant le seul de la région et du Grand Est labellisé « phase précoce”, dans le début de l’administration sur l’homme des solutions médicales innovantes », ajoute Charles Coutant. Enfin, un volet sur l’ouverture du CGFL au monde de l’entreprise et au public, via des visites de groupes, est acté afin de faire connaître le niveau d’excellence des installations, des plateformes de recherche et des équipes de l’établissement de santé.