hérif Mili est le co-fondateur, avec Maxime Pawlak, de Selfcity, une jeune société toulousaine qui développe un service digitalisé de dépannage en plomberie et chauffage pour les particuliers.
Sept plombiers salariés (sur un effectif d’une douzaine de personnes) travaillent désormais pour Selfcity et d’autres recrutements sont en cours. Après tout juste un an et demi d’existence, le succès de la start-up toulousaine est fulgurant. Fondée par Chérif Mili, ingénieur en réseaux et télécommunications, diplômé de l’Insa et de Toulouse School of Management où il a obtenu un master 2 en management de l’innovation, et Maxime Pawlak, data cientist, diplômé de l’IMT Atlantique, la jeune pousse développe un service digitalisé de dépannage en plomberie et chauffage. « Un secteur désorganisé », assure Chérif Mili et surtout atomisé puisque composé d’une kyrielle d’indépendants. Sur la dizaine de milliers de plombiers qui débutent chaque année, près de 70 % exercent seuls. D’où des problèmes de respect des délais et des coûts d’intervention qui parfois s’envolent…
La solution déployée aujourd’hui à Toulouse par Selfcity via sa plateforme, entend « industrialiser, digitaliser et optimiser » la prestation. Née d’une – mauvaise – expérience vécue par un de ses anciens collègues, l’idée, pour l’ex-conseil en management de l’innovation est, au moment de la création de Selfcity en mai 2019, de « partir d’un besoin courant pour apporter une solution alternative plus écoresponsable, de meilleure qualité et à moindre coût ».
Le duo d’entrepreneurs loue un scooter électrique et embauche un premier plombier, puis deux, puis trois, etc. Grâce à l’outil de gestion des dépannages développé en interne, les transferts d’information sont plus fluides et les parcours des plombiers réellement optimisés. Ce qui permet, en réduisant les kilomètres parcourus, de les rendre plus productifs. « Nous sommes beaucoup plus réactifs, notamment en centre-ville où les indépendants n’aiment traditionnellement pas se rendre en raison des difficultés de stationnement », détaille Chérif Mili. Des contraintes que ne connaissent pas les plombiers en deux roues.
Pour optimiser un peu plus ces déplacements, la start-up a ouvert un premier relais d’intervention dans le quartier Saint-Cyprien, pour stocker le matériel et offrir aux salariés un vrai espace de repos, et un deuxième devrait prochainement voir le jour. « L’objectif est de mailler le territoire, explique le cofondateur, sachant que plus nous aurons de relais plus nous serons efficaces ». Grâce à ces innovations, la TPE annonce des prestations de 10 à 30 % moins cher et une intervention dans des délais très courts : « un à deux jours dans 90 % des cas », assure Chérif Mili.
Avec son service de dépannage digitalisé, Selfcity veut rapidement partir à l’assaut des grandes villes de France. Un déploiement que devrait notamment permettre de financer la levée de fonds qu’entreprennent ses fondateurs qui participaient le 17 novembre à la 16e édition d’Occitanie Invest, ces rencontres entreprises-investisseurs organisées par Ad’Occ, l’agence de développement économique de la Région.
En plus de lancer d’ici la rentrée 2021 sa solution sur le marché parisien, avant un déploiement à Lyon, Marseille, Nice, Selfcity, qui espère lever 1 M€, prévoit, grâce à ces fonds, d’accélérer également la digitalisation de ses procédés, notamment la gestion du matériel, des plannings, etc. « afin d’être encore plus réactifs ».
L’entreprise, qui a réalisé en 2019, sur six mois d’activité, 106 K€ de chiffre d’affaires, espère, malgré la pandémie, clore l’année 2020 sur une belle progression. Elle table sur un CA de 300 K€.
